Terrorisme : 59 femmes sont actuellement mises en examen dans des dossiers de filières djihadistes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 septembre 2016 - 20:52
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Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
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©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
La plus jeune des trois femmes arrêtées, et la plus jeune, a seulement 19 ans.
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L'arrestation de plusieurs femmes, parfois jeunes, dans l'affaire de la voiture piégée aux bonbonnes de gaz rappelle que les femmes ont un rôle actif dans les affaires de terrorisme islamiste. Et des profils parfois très inquiétants.

Cinquante-neuf femmes sont actuellement mises en examen dans des dossiers de filières djihadistes ou de projets d'attentats, dont des mineures aux "profils très inquiétants", à "l'origine de projets terroristes" aboutis, s'était inquiété la semaine dernière le procureur de la République de Paris François Molins.

L'arrestation de trois femmes dans l'Essonne jeudi, dont la plus jeune est âgée de 19 ans, a permis d'éviter un nouvel attentat en France, selon les autorités.

"Sur les derniers mois, nous observons une accélération des dossiers de jeunes filles mineures, avec des profils très inquiétants, des personnalités très dures. Elles sont parfois à l'origine de projets terroristes qui, sur le plan intellectuel, commencent à être très aboutis", avait expliqué le procureur, dans un entretien au Monde diffusé vendredi dernier.

Au total, 59 femmes ont été mises en examen pour des faits de terrorisme, sur un total de 280 mis en examen, avait-il ajouté. Des chiffres à relativiser, car 577 individus font aussi l'objet d'un mandat de recherche ou d'un mandat d'arrêt.

Sur les 59 femmes, 18 sont incarcérées. "Il y a une accélération des placements en détention. On a peut-être été trop scrupuleux au début en se disant que les femmes suivaient leur mari et se cantonnaient à des tâches ménagères en Syrie. Aujourd'hui, elles sont systématiquement interpellées à leur retour et placées en garde à vue", expliquait François Molins.

Plusieurs cas ont été révélés cet été, comme celui d'une adolescente de 16 ans originaire de Melun, mise en examen et écrouée alors qu'elle se disait prête à commettre un attentat sur la messagerie Telegram, ou celui d'une jeune radicalisée de 18 ans à Clermont-Ferrand, elle aussi écrouée à la mi-août après avoir posté des messages violents sur le même réseau.

"Les dernières affaires traitées par les services de renseignements impliquent des femmes très velléitaires et très actives sur les réseaux sociaux", affirme une source policière.

Pour le journaliste de Mediapart et auteur de Femmes de jihadistes (Fayard) Matthieu Suc, "il n'y a rien d'étonnant, cela suscite un émoi mais c'est notre regard d'Occidental qui est surpris".

"On voit poindre depuis trois ans dans les écoutes téléphoniques et les dépositions, des femmes fortes souvent très jeunes, qui veulent devenir des actrices à part entière du jihad et prendre en main leur destinée", a-t-il affirmé à l'AFP.

En décembre dernier, l'EI avait salué un couple de musulmans qui avait ouvert le feu dans un centre de soins à San Bernardino en Californie, tuant 14 personnes, sans le revendiquer. 

 

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