Thalys : l'attentat a été "prémédité" affirment les enquêteurs
C'était bel et bien un massacre qui était programmé. Le procureur de la République de Paris François Molins est revenu lors d'une conférence de presse organisée ce mardi après-midi sur l'attentat terroriste qu'a tenté de perpétrer Ayoub El-Khazzani dans un train Thalys vendredi 21, avant d'être maîtrisé par des passagers.
Selon le procureur François Molins, il s'agit tout d'abord bien d'une action "ciblée et préméditée" par le suspect. "J'ai décidé ce jour (mardi 25 août, NDLR) d'ouvrir une information judiciaire des chefs de tentatives d'assassinats, le tout au pluriel, en relation avec une entreprise individuelle ou collective terroriste (...), détention, port et transport d'armes (...), participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes", a-t-il ainsi détaillé. Le terroriste présumé devrait être placé en détention provisoire.
Confirmant une autre information parue un peu plus tôt ce mardi dans la presse, le magistrat a également indiqué qu'Ayoub El-Khazzani a regardé une vidéo de chants djihadistes sur son téléphone portable "à l’intérieur du train". Lorsque le suspect résidait en Espagne, il est également prouvé qu'il fréquentait la mosquée Taqwa d'Algésiras où un islam radical est prêché, toujours selon François Molins. Des éléments, parmi d'autres, qui ont mené les enquêteurs à acquérir la certitude que les motivations de son attaque sont bien religieuses et terroriste, discréditant ainsi la ligne de défense d'El-Khazzani qui disait avoir voulu rançonner les passagers et non commettre un attentat. Une défense qui a par ailleurs "varié au fil des auditions", a expliqué le magistrat.
François Molins est également revenu en détails sur le déroulé de l'attaque (voir ci-dessous), précisant au passage que le suspect était équipé avec "un fusil d'assaut AKM (similaire à une kalachnikov, NDLR), de calibre 7.62, arme d'origine est-allemande. Il disposait de neuf chargeurs de 30 cartouches chacun, tous chargés +à bloc+, soit 270 munitions". Désormais, les enquêteurs vont s'attacher "à déterminer la provenance des armes saisies, le parcours d’Ayoub El-Khazzani et les liens qu’il a pu tisser, les complicités dont il a bénéficié, ses sources de financement", a conclu le magistrat.
Le déroulé de l'attaque par le procureur de Paris François Molins:
"Avant le départ de la gare de Bruxelles-Midi (...), Ayoub El-Khazzani s'enfermait à l'intérieur de toilettes situées entres les voitures 12 et 13, en première classe et en possession d'un sac à dos et d'une valise à roulettes. Vers 17h35, un passager de nationalité française se dirigeait vers les toilettes et patientait trois ou quatre minutes jusqu'à ce que la porte s'ouvre. El-Khazzani sortait torse nu, le sac à dos sur le ventre, une arme de type kalachnikov en bandoulière. Le passager l'a bloqué quinze secondes. Le mis en cause a profité de l'arrivée d'un contrôleur pour se dégager et se diriger vers la voiture 12. Il a alors fait usage d'une arme et plusieurs détonations étaient entendues par les passagers du train. El-Khazzani se retournait vers le premier passager et le mettait en joue. Le passager a réussi à fuir vers la voiture-bar pour alerter le personnel".
"Entendant les détonations et apercevant El-Khazzani (...), Spencer Stone et Alek Skarlatos (...) décidaient d'intervenir. Au moment où l'individu faisait un mouvement vers le haut avec son arme, sans doute pour l'armer selon les témoins, Spencer Stone courait vers le mis en cause et le mettait au sol tandis qu'Alek Skarlatos parvenait à le désarmer. L'individu sortait alors une arme de poing qu'il braquait sur Spencer Stone tout en appuyant sur la détente mais selon lui aucune balle ne sortait. Alek Skarlatos réussissait à lui arracher cette seconde arme tandis que Spencer Stone lui portait des coups afin de le neutraliser".
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