Turquie : les deux preneurs d'otages tués pendant l'assaut, le procureur succombe à ses blessures
Les forces spéciales de la police turques ont finalement donné l'assaut contre le bâtiment du palais de justice de Caglayan, dans lequel s'était retranché mardi 31, un commando marxiste de deux hommes qui avait pris en otage le procureur de la République d'Istanbul.
Le procureur Mehmet Selim Kiraz, enquêtait sur la mort Berkin Elvan, un adolescent de 15 ans mort en mars 2014 après avoir été touché par une grenade lacrymogène tirée par la police turque. Les preneurs d'otages réclamaient les noms des policiers mêlés à cette affaire et menaçaient d'abattre le procureur.
Vers 19h30, les policiers ont lancé leur intervention. Les deux preneurs d'otages, Şafak Yayla et Bahtiyar Doğruyol, ont été abattu par les forces spéciales. Le procureur Selim Kiraz a quant à lui été grièvement blessé sans que l'on sache si il a été touché par des tirs du commando ou des policiers. Transporté en urgence à l'hôpital, il a succombé à ses blessures dans la nuit.
Par ailleurs, des sources proches de l’organisation d’extrême gauche qui a revendiqué la prise d’otage, le DHKP-C (Front-parti révolutionnaire de libération du peuple), parle de trois de ses militants tués, alors que le gouverneur n’évoque que deux agresseurs abattus.
Plusieurs émeutes spontanées ont eu lieu dans la nuit dans quelques quartiers d'Istanbul pour dénoncer la mort des deux preneurs d'otages. Des militants u DHKP-C, rejoint par des membres du MKP (d'obédience maoïste) et du YDG-H (proche du PKK, le parti des travailleurs kurdes), ont élevés des barricades de fortune dans les quartiers d'Okmeydani et de Gazi et ont affronté les forces de police jusqu'à tard dans la nuit.
Le 1er janvier dernier, déjà, le DHKP-C avait revendiqué un attentat manqué contre des policiers en faction devant le palais impérial de Dolmabahçe, à Istanbul, en indiquant avoir agi pour venger la mort de Berkin Elvin.
En mars 2014, l'annonce de décès de Berkin Elvan, âgé de 15 ans à peine, avait fait spontanément descendre dans les rues de Turquie des centaines de milliers de personnes. Il était devenu le symbole de la violence de la répression du régime de Recep Tayyip Erdogan. Huit personnes avaient trouvé la mort dans ces manifestations et plus de 8.000 avaient été blessées.
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