Un Londonien donne un visage aux victimes de l'attentat de Bagdad avec le hastag #NotJustANumber
Afin de rendre hommage aux victimes du sanglant attentat de Bagdad qui a ôté la vie à 213 personnes dimanche 3 et dénoncer la différence de traitement dans les médias, un Londonien a souhaité remédier à cette inégalité.
Alors que la Tour Eiffel ne s'est pas parée des couleurs irakiennes, que les #JeSuisBagdad n'ont pas été nombreux sur les réseaux sociaux et que peu de fleurs ont été spontanément déposées devant les ambassades irakiennes du monde entier, Mustafa al-Najafi, qui a perdu plusieurs proches à la suite de l'hécatombe du week-end dernier, a commencé à publier sur Twitter des mini-biographies des Irakiens morts dans l'indifférence des sociétés occidentales. De cette initiative est né un hashtag, #NotJustANumber (en français: "Pas juste un numéro"), en référence au bilan humain accablant.
Dans une série de messages postés sur Twitter, le résident londonien de 25 ans raconte leur histoire, leur vie fauchée alors qu’elles s’affairaient dans le quartier du marché de Karrada un soir de ramadan. Abel, Mustafa, Ruqayya, Hadi ou encore Mohammed ne sont plus un simple numéro qui s'ajoutent à la longue liste des victimes du terrorisme en Irak, mais qu'il s'agit bien des même vies brisées qu'à Paris, à Bruxelles ou à Istanbul.
Mohammed Mahdi alBadry was killed in the #Baghdad bombing on Saturday.
— Mustafa al-Najafi (@MustafaNajafi) 4 juillet 2016
Today his wife gave birth to his newborn son. pic.twitter.com/jBAJQiYXjC
La page Twitter de Mustafa al-Najafi est donc devenu une litanie de noms et de visages qui ne devront pas être oubliés au même que ceux de toutes les victimes des attentats dans le monde entier. "Le peuple irakien saigne depuis des années. Nous sommes juste devenus des chiffres désormais. Nous sommes ceux qui se battent en première ligne contre le terrorisme. Or personne ne nous soutient", déplore-t-il sur Twitter. Un message à qui l'actualité donne raison, le 11 mai dernier, une série d'attentats à la voiture piégée dans les rues de Bagdad avait déjà causé la mort de 94 personnes dans la capitale irakienne... Mais qui s'en souvient?
L'initiative de Mustapha al-Najafi a été saluée par de nombreux internautes, qui soulignent l'importance de se souvenir de ces visages et de ces noms.
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