Violences policières filmées aux Lilas : une victime frappée à la tête témoigne (vidéo)

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 30 mai 2017 - 21:13
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Une policière marseillaise de la Brigade anti-criminalité (Bac) a été "sérieusement blessée" au visa
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© DENIS CHARLET / AFP/Archives
Le PV de l'intervention affirme que la victime était en état d'ébriété, ce qu'elle nie.
© DENIS CHARLET / AFP/Archives
Une vidéo dévoilée ce lundi par "L'Obs" montre un policier donner des coups de pied à un homme à terre dans la nuit de vendredi à samedi. La victime assure n'avoir en aucun cas provoqué les fonctionnaires. Il prévoit de porter plainte. Une enquête a également été ouverte par l'IGPN.

Plus de trois mois après l'affaire Théo qui a pointé du doigt les violences policières commises lors d'interpellations ou de contrôles, un nouveau témoignage ainsi qu'une vidéo concernant de tels abus ont été dévoilés ce mardi 30 par L'Obs.

Tournées dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 mai dernier dans le quartier des Lilas (Seine-Saint-Denis), elles montrent clairement un homme recroquevillé à terre sur le trottoir recevoir des coups de pieds à la tête de la part d'un policier. La victime a accepté de livré son témoignage au quotidien, à visage caché.

Selon ses dires, il attendait sa commande à l'extérieur d'un kebab en fumant lorsqu'une voiture de police s'est arrêtée et qu'un des fonctionnaires lui a demandé ses papiers. "Je lui ai demandé quel était le motif, et aussitôt il m'a poussé par terre. Son collègue est venu et m'a porté des coups de pieds dans la tête". Face aux réactions de plusieurs personnes présentes, dont une a filmé la scène, les policiers seraient rapidement repartis.

Ces mêmes personnes ont prévenu les pompiers, et l'homme a été conduit à l'hôpital Tenon. Il s'en tirera avec des douleurs à la mâchoire et aux tympans. Sa mésaventure se poursuivra cependant sur place: "Après avoir récupéré mes radios, deux policiers m'ont dit qu'ils me ramenaient chez moi, mais en fait ils m'ont amené directement en voiture au commissariat du 20e arrondissement. Ils m'ont laissé sortir seulement le samedi à 17h30", a-t-il témoigné à l'Obs.

Du côté des services de police, le procès verbal évoque "un état d'ébriété manifeste", version niée par la victime. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN, "la police des polices") a été saisie, tandis que l'homme a fait part de son intention de porter plainte. Il explique avoir "du mal à comprendre ce qui s'est passé, pourquoi cet acharnement, pourquoi cette violence. (...) On se dit il y a quelque chose qui ne va pas au sein de la police".

L'affaire Théo, du nom du jeune homme qui aurait été violenté et violé par plusieurs policiers à Aulnay-sous-Bois début février avait entraîné de nombreuses manifestations contre les violences policières au cours des semaines suivantes. Cela alors que l'année 2016 avait également vu les policiers sortir de leur réserve pour dénoncer la "haine anti-flics".

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