Aulnay-sous-Bois : Djamel, violenté par des policiers trois jours avant Théo
De nouvelles accusations de violences policières ont été portées mardi 21 contre des policiers d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour des faits qui se seraient déroulés le 30 janvier, quelques jours seulement avant l'interpellation le 2 février du jeune Théo qui suscite depuis une vive polémique.
Djamel Dib, éducateur de 34 ans, a affirmé à Libération avoir été violenté par des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité). Selon lui, il se serait retrouvé bloqué en voiture à un croisement, empêchant alors involontairement le passage d'un véhicule, dont-il ignorait qu'il s'agissait d'une voiture de police lancée dans une course-poursuite.
S'en seraient suivies des insultes de la part des policiers. Djamel Dib dit -après avoir compris qu'il s'agissait de fonctionnaires de police- avoir exigé des excuses. "Deux policiers sont sortis de leur voiture, je suis sorti moi aussi. Un des agents est arrivé vers moi et m’a tout de suite poussé violemment. Puis, il a tenté de m’attraper le bras, je me suis débattu, et au même moment, son collègue est arrivé par derrière et m’a attrapé au niveau de la gorge", a-t-il déclaré au quotidien national.
Libération a également pu consulter une vidéo tournée par un passant et montrant une partie de l'altercation. On peut y voir Djamel Dib "saisi au niveau du cou par les deux agents, dont un qui lui fait une clé d’étranglement".
"Celui qui m’étranglait a serré très fort pendant environ une trentaine de secondes. J’ai cru que j’allais mourir, je n’arrivais plus du tout à respirer. Puis le deuxième policier m’a fait lourdement chuter à terre avec une balayette. Je suis tombé sur le coude. Et une fois à terre, pendant qu’un policier me faisait une clé d’épaule, un autre m’écrasait la tête contre le sol avec son genou", ajoute l'homme.
Il raconte également qu'un policier l'a menacé de le "taser" à bout portant. Mais devant ses menaces de référer de ces violences au maire , les policiers l'auraient libéré avant même d'arriver au poste.
Un médecin prescrira cinq jours d'interruption totale de travail à Djamel Dib, notamment en raison de ses douleurs à l'épaule, aux lombaires et à la gorge. Il dit également s'être rendu successivement aux commissariats d'Aulnay-sous-Bois et de Villepinte où l'on aurait refusé de prendre sa plainte.
Ces nouvelles accusations interviennent alors que l'enquête pour viol et violences présumés contre Théo par des policiers d'Aulnay-sous-Bois est en cours. Un de ses amis a également affirmé avoir été passé à tabac une semaine auparavant. Cela alors qu'une affaire très similaire au cas de Théo et remontant à 2015 est actuellement jugée.
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