Voitures brûlées, agressions : la mairie de Compiègne face au trafic de drogue
Les violences se multiplient à Compiègne (Oise). Une trentaine de véhicules municipaux ont été détruits par un incendie qui serait d'origine "incontestablement criminelle", dans la nuit de mercredi 6 à jeudi 7, dans un hangar de la mairie. Un peu plus tôt mercredi, ce sont des vigiles qui ont été agressés par "une cinquantaine de jeunes", selon le maire de la ville cité par Le Figaro, alors qu'ils étaient déployés pour lutter "contre le trafic de drogue" dans le quartier du Clos des Roses, situé à l'autre bout de la ville de Compiègne.
Deux incidents graves pour lesquels le procureur de Compiègne Stéphane Hardouin affirme qu'un lien éventuel "n'est pas établi" pour l'heure, mais que la plupart des acteurs locaux politiques, de la justice ou de la police estiment possiblement reliés à "l'économie souterraine".
Et la liste des méfaits commence à être longue. Dimanche dernier, le 3 avril, c'est une salle municipale, déjà, qui était incendiée; le lendemain, lundi 4, la voiture personnelle de l'adjoint au maire (LR) chargé des Bâtiments communaux. Deux signes avant-coureurs déjà graves, mais qui n'ont aucune commune mesure avec l'importance des faits qui se sont déroulés mercredi.
Dans la journée, une douzaine de vigiles ont donc été "attaqués" dans le quartier du clos des Roses, alors qu'ils étaient sur place à la demande d'habitants du quartier pour lutter "contre la délinquance et notamment le trafic de drogue". Le maire: "ils leur ont demandé: +qu'est-ce que vous faites là, repartez+", avant de les prendre à partie. Après avoir été la cible "de tirs de mortier, soit des feux d'artifice", a détaillé le procureur, les vigiles ont dû se refugier dans un appartement puis appeler la police en renfort pour se tirer d'affaire.
Puis, dans la soirée, vers 23h, ce sont des détonations qui ont alerté les riverains du centre technique municipal de la ville. Un incendie qui serait d'origine criminelle a détruit 34 véhicules municipaux, dont les pneus ont éclaté sous l'effet de la chaleur. Une enquête a été ouverte, avec des relevés ADN et d'empreintes sur place. Les enquêteurs ont également confié miser sur l'exploitation des images de vidéosurveillance.
De fortes tensions qui pourraient ne pas s'apaiser dans l'immédiat. "Dans le contexte d'une action très forte de lutte contre le trafic de stupéfiants à Compiègne, il n'est en rien exclu que l'une ou plusieurs de ces actions soient une réaction à cette politique qui déstabilise le commerce illicite installé depuis longtemps", a ainsi prévenu le procureur de Compiègne.
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