AVC : le stress au travail augmenterait les risques
On s'en doutait, le stress n'est pas bon pour la santé et le travail peut-être un facteur de stress. Mais une équipe de chercheurs chinois de l'université de Guangzhou ont mis un nom sur ce risque, celui de l'accident vasculaire cérébrale (AVC), et ont également chiffré ce danger.
Selon leur étude publiée dans le magazine Neurology mercredi 14, les hommes ayant un travail stressant courent 22% de risques supplémentaires de faire un AVC. Et les inégalités entre les sexes perdurent puisque pour les femmes ce risque monte jusqu'à 33%.
Les chercheurs ont établi quatre catégories d'emplois. Les "passifs" (concierge, salarié manuel), les emplois "à faibles contraintes" (architecte, par exemple), les "actifs" (médecins, enseignants, chercheurs) et enfin les postes "exposés au stress" (serveurs, infirmiers).
Aucun lien particulier n'a été constaté entre les trois premières catégories et les risques d'AVC. En revanche, l'accroissement des risques à 22% a été enregistré pour les emplois "exposés au stress". Les chercheurs ont pour cela décortiqué les résultats de six études précédentes portant sur près de 140.000 patients.
Ce ne serait pas simplement le sentiment de stress qui influerait sur la santé, mais la mauvaise hygiène de vie qui en découle comme le tabagisme, le manque d'activité physique ou les mauvaises habitudes alimentaires. Autant de facteur de risques face à l'AVC.
A noter que ce risque concerne un seul type d'accident vasculaire cérébral: l'AVS ischémique issu d'un manque d'oxygénation du cerveau. Dans ce cas, le risque augmente de 58%. En revanche, l'étude ne note pas de risques accrus d'AVC hémorragique (éclatement d'un vaisseau cérébral).
L'équipe scientifique insiste donc sur "l'importance vitale pour les personnes ayant des professions très stressantes d'aborder les questions de style de vie". Ce qui pourrait passer par la relaxation, l'aménagement des horaires ou le télétravail.
Le lien entre travail et AVC avait déjà été fait en août dernier par une étude britannique, cette fois en raison du temps de travail. Selon cette étude, une augmentation des risques est détectable dès 41 heures hebdomadaires.
En France, les accidents vasculaires cérébraux sont la troisième cause de décès après les cancers et les maladies cardiovasculaires (dont les affections des artères coronaires). En 2010, quelque 130.000 Français ont été touchés, ce qui représente un AVC toute les quatre minutes.
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