Aveugle après une opération, la justice lui accorde 1,5 million d'euros

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RT
Publié le 10 juillet 2015 - 12:15
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Hôpital illustration.
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©Humbert Nicolette/Sipa
Cette retraitée a perdu la vue lors d'une opération bégnine des intestins (photo d'illustration).
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En 2006 à Angers, une retraitée a perdu la vue après avoir été opérée pour une simple occlusion intestinale. Neuf ans plus tard, le tribunal de grande instance d'Angers a reconnu son préjudice à hauteur de près de 1,5 million d'euros. Les médecins qui l'ont soignée ont été condamnés à payer la quasi-totalité de cette somme.

Voilà un drame qui a de quoi faire réfléchir avant de se rendre à l’hôpital. A Angers, une retraitée a perdu la vue après avoir été opérée à la clinique de l'Anjou pour une simple occlusion intestinale. Après plus de neuf ans de bataille judiciaire entre la famille de la victime et les praticiens de la clinique, la justice a reconnu le préjudice subi et l'estime à près de 1,5 million d’euros.

Le 2 février 2006 en début de soirée, souffrant de douleurs abdominales, Reine Cailton, 63 ans, se rend à la clinique de l’Anjou, à Angers. Hospitalisée vers 23h30, elle n’est opérée qu’après un scanner, le lendemain à partir de 12 h. A partir de là, son état se dégrade:elle subit un choc septique puis un arrêt cardiaque. Les médecins la transfèrent alors en réanimation au CHU d’Angers où ils réalisent qu'elle est devenue aveugle. 

Le 5 mai 2015, soit neuf ans plus tard, Reine Cailton, désormais âgée de 72 ans, se présente au tribunal de grande instance d’Angers accompagnée de son époux et de ses deux enfants. Le quotidien Ouest France la décrit comme "diminuée, marchant lentement, voûtée, penchée sur le côté droit, (…) le regard vide".

S’appuyant sur une série d'expertises médicales, son avocat maître Nicols Orhan pointe une "succession d’erreurs" de la part du médecin et de l’anesthésiste qui se sont succédés à son chevet. Il dénonce des retards et une réanimation inadaptée ayant conduit à une "prise en charge non conforme aux bonnes pratiques". Les avocats des praticiens, quant à eux, ne cessent de se renvoyer la responsabilité de l'erreur médicale qui a rendu Reine Cailton aveugle.

Mis en délibéré, le jugement du tribunal a été rendu mardi 7. Il reconnaît le préjudice de la victime à hauteur de près de 1,5 million d’euros et condamne l'anesthésiste et le médecin à lui régler près de 1,3 million d’euros. Le premier devra payer 80 % de la somme et le second les 20% restants. La Clinique de l’Anjou, quant à elle, est mise hors de cause.  

Un verdict qui réjouit fortement l’avocat de Reine Cailton. "Le tribunal nous a entendus. Il a reconnu la réalité de la douleur de cette famille et l’importance de la faute", se félicite-t-il. Puis d'ajouter:"la somme est parfaitement justifiée puisque toute une partie de cette indemnisation correspond en réalité au fait qu'il ait fallu indemniser la présence d'une personne pour l'aider 24 heures sur 24". Car aujourd’hui, Reine Calton est incapable de vivre sans assistance. 

 

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