Cannabis thérapeutique : qui est concerné par l’expérimentation ?
Très attendue par les patients souffrant de maladies chroniques ou sujets à de fortes douleurs, l’expérimentation du cannabis thérapeutique va commencer dans "quelques jours", a indiqué l’Agence du médicament. Qui pourra en bénéficier, et sous quelle forme ? Mise au point.
Un protocole très encadré
Deux ans après l’avis favorable de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), et après un long piétinement dû, notamment, à la crise sanitaire, l’expérimentation du cannabis thérapeutique est sur le point de commencer en France. Lors d’un point presse organisé jeudi, la directrice générale de l'ANSM Christelle Ratignier-Carbonneil a indiqué que les premières consultations pour inclure les patients débuteront "dans quelques jours", et avant le 31 mars.
Le cannabis thérapeutique "est quelque chose de nouveau, il est nécessaire de s'approprier les conditions d'utilisation de ce nouveau médicament, pour s'assurer que tout se passe dans les meilleures conditions", a déclaré la directrice générale de l’ANSM.
3 000 patients souffrant de fortes douleurs sélectionnés
Comment va se dérouler cette expérimentation "encadrée et sécurisée" ? Prévue pour deux ans, elle concernera 3 000 patients souffrant de certaines formes d’épilepsie, de sclérose en plaques, de douleurs neuropathiques ou encore d’effets secondaires de chimiothérapie. Ils seront sélectionnés sur des critères rigoureux et ne recevront le cannabis thérapeutique qu’en deuxième intention, après l’échec des autres traitements pour soulager la douleur.
Les produits testés ne se présenteront pas sous forme de cannabis à fumer, mais sous forme d’huile, de gélules ou encore de fleurs séchées en vaporisateur. Les patients participants disposeront d’une attestation les autorisant à en posséder. Ils ne seront en revanche pas autorisés à conduire après les avoir utilisés.
200 centres de référence sélectionnés
Les premières consultations pour inclure des patients dans l’expérimentation se tiendront obligatoirement dans les 200 centres de référence sélectionnés. De leur côté, les premiers médecins et pharmaciens participant à l’étude reçoivent depuis le début du mois de mars une formation de deux heures et demi, à distance, avec validation obligatoire, a fait savoir Christelle Ratignier-Carbonneil. À terme, "l'enjeu est de voir si le cannabis médical peut être généralisé", a rappelé la directrice générale de l'ANSM.
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