Conditions de travail "catastrophiques" à l'hôpital d'Avignon : la moitié des urgentistes démissionne
Il y a quelques semaines, les urgences de l'hôpital de Saint-Jacques de Thann dans le Haut-Rhin avaient dû clore leurs portes momentanément faute de médecins. Aujourd'hui, c'est l'hôpital d'Avignon qui se retrouve en difficulté. En effet, treize des vingt-huit médecins du service des urgences de l'établissement ont posé leur démission mercredi 5, révèle le Dauphiné Libéré. En cause: des conditions de travail et de management "catastrophiques", explique le quotidien régional.
Les urgences d'Avignon se situent au troisième rang de la région PACA a en terme d'activité, avec une fréquentation en hausse de 6% par an. Or, malgré la surcharge de travail, les effectifs sont insuffisants en raison des contraintes budgétaires, font valoir les praticiens démissionnaires en amont de l'hiver et de son lot de maladies.
En pratique, les blouses blanches ont toutefois encore quelques semaines de préavis avant d'arrêter de travailler. La direction de l'hôpital compte profiter de ce laps de temps pour essayer de trouver une solution. "La période de préavis ainsi engagée est mise à profit pour poursuivre les discussions entre médecins, président de la commission médicale d'établissement et direction en vue d'arrêter une organisation commune recueillant une plus forte adhésion", a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Reconnaissant que "le centre hospitalier d'Avignon est soumis depuis plusieurs années à une forte progression d'activité", l'établissement rappelle que "pour y faire face", il a "d'ores et déjà engagé certaines restructurations et extensions du service de façon à améliorer les conditions d'accueil des patients et d'exercice des professionnels", avec notamment "un important projet de reconstruction du service" et "l'application progressive du nouveau référentiel de temps de travail des médecins urgentistes".
La situation de l'hôpital d'Avignon n'est malheureusement pas un cas isolé. De plus en plus de praticiens se plaignent de leurs conditions de travail, s'inquiétant notamment des conséquences du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2017 qui prévoit une hausse des dépenses plus importante pour la médecine de ville que pour les hôpitaux (respectivement +2,1% et +2%).
Présenté mercredi 5 en Conseil des ministres, le PLFSS de 2017 prévoit quatre milliards d'euros de nouvelles économies. Et cette fois encore, les hôpitaux seront mis à contribution: 845 millions d'euros d'économies sur la dépense leur sont réclamés.
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