Coronavirus : finies les balades sur nombre de plages françaises

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Par AFP - Marseille
Publié le 19 mars 2020 - 17:51
Mis à jour le 20 mars 2020 - 00:08
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L'accès aux plages de l'île de Ré interdit le 18 mars 2020
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© XAVIER LEOTY / AFP
L'accès aux plages de l'île de Ré interdit le 18 mars 2020
© XAVIER LEOTY / AFP

Finies les balades le long de la mer à Saint-Tropez, Marseille ou Lorient, le jogging ou le surf à Biarritz : les autorités ont interdit jeudi l'accès des plages de Méditerranée, de la façade atlantique et du Nord pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Avec un soleil éclatant et des températures dépassant parfois les 20 degrés dans le sud de la France, la tentation était grande d'aller au bord de l'eau, quitte à contourner les mesures de confinement.

Au Petit-Travers, plage près de Montpellier, un homme se faisait ainsi bronzer allongé sur une digue au-dessus de la Méditerranée, mais des gendarmes à terre et en bateau lui ont intimé l'ordre de quitter les lieux et de respecter les consignes de précaution, a constaté un photographe de l'AFP.

Les escapades sur les littoraux méditerranéens, atlantiques et de la mer du Nord sont désormais interdites en vertu d'arrêtés préfectoraux pris jeudi.

"Il y avait trop de monde sur les plages" alors que les Français doivent rester confinés pour éviter que l’épidémie de coronavirus - qui a fait 372 morts en France selon le dernier bilan -, ne gagne du terrain, a expliqué à l'AFP le préfet de la zone de défense et de sécurité Sud Pierre Dartout.

"Quand je vois que des gens continuent à aller au parc, à se mettre ensemble, à aller à la plage ou à se ruer dans les marchés ouverts, c'est qu'ils n'ont pas compris les messages" passés par les autorités, a martelé le chef de l'Etat Emmanuel Macron en marge d'une visite à l'Institut Pasteur à Paris.

Dès jeudi après-midi, de nombreux policiers et des gendarmes à cheval se sont déployés sur les nombreuses plages de Marseille pour évacuer les quelques promeneurs récalcitrants qui s'exposent à une amende, a constaté un journaliste de l'AFP.

Marie, 62 ans, qui se promène sur la plage devant chez elle dit "comprendre la mesure". "Des policiers viennent de me dire que cela devenait interdit, il faut dire qu'hier il y avait plus de monde. C'est sûrement une bonne chose", acquiesce la sexagénaire.

"Il y a un effet de mimétisme. Si des gens voient des personnes sur la plage, ils vont se dire qu'ils peuvent aussi y aller", souligne-t-elle.

- "Un mal pour un bien" -

Un peu plus loin, Alexanne, 25 ans, qui promène son jeune malinois, vient d'être rappelée à l'ordre. "Ils m'ont dit que je pouvais balader mon chien, mais dans mon quartier", qui n'est pas celui de la plage, rapporte la jeune femme, qui vient d'apprendre l'interdiction.

Les gendarmes lui ont indiqué que les amendes allaient "être doublées pour atteindre les quelque 300 euros". "Je comprends cette mesure, c'est un mal pour un bien si ça peut éviter de contaminer des gens...".

"Pour ceux qui font du sport ce doit être à côté de chez eux, dans un rayon de 1 à 2 kilomètres", a indiqué sur place aux médias le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Barbe.

"C'est pas les vacances, c'est du confinement", a-t-il ajouté, en fustigeant la "mauvaise foi d'une minorité de personnes". "On leur fera comprendre par le biais de la répression et on n'aura pas la main qui tremble", a-t-il prévenu.

Toujours dans la région de Marseille, l'accès au parc des Calanques, très prisé de randonneurs, plaisanciers et joggeurs, avait déjà été interdit mercredi.

Dans l'Hérault, l'accès aux plages des rives du lac artificiel du Salagou est aussi prohibé. Des barrières devraient être posées dans les jours qui viennent pour bloquer les principales entrées des plages de bord de mer. Dans les Alpes-Maritimes, impossible également de se promener sur les digues, rochers et criques.

Aux mêmes causes, les mêmes effets dans l'ouest de la France : des arrêtés similaires ont été pris au cours de la journée, pour fermer toutes les plages bretonnes et celles de Nouvelle-Aquitaine à la population.

"Des incidents sont survenus hier (mercredi) sur les communes d’Anglet et de Biarritz notamment, où des particuliers ont refusé de se conformer aux restrictions de déplacements", a relaté la préfecture des Pyrénées-Atlantiques pour expliquer l'interdiction prise jeudi.

Idem dans le Nord, qui a annoncé par arrêté préfectoral la fermeture de ses plages de galets, et sur la Côte d'Opale dans le Pas-de-Calais. Quelques communes de l'île de La Réunion dans l'océan Indien ont aussi pris des mesures similaires. En Guadeloupe, le préfet a également signé un arrêté interdisant l'accès aux plages.

Pays durement touché en Europe par le nouveau coronavirus, l'Italie avait déjà fait de même.

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