Coronavirus : mode d'emploi d'une France qui se calfeutre

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Par AFP - Paris
Publié le 15 mars 2020 - 17:15
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Un restaurant fermé à Strasbourg, le 15 mars 2020
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© PATRICK HERTZOG / AFP
Un restaurant fermé à Strasbourg, le 15 mars 2020
© PATRICK HERTZOG / AFP

Privés de restaurant, de café au zinc, de cinéma et de voyages, les Français peuvent encore faire leurs courses au supermarché ou en pharmacie, voter, acheter leurs cigarettes et dormir à l'hôtel. Mode d'emploi d'une France qui se calfeutre face au coronavirus.

Le pays est entré au stade 3 de l'épidémie: pour ralentir sa progression, les activités jugées "non indispensables" ont été interdites.

Manger au restaurant : non. Se faire livrer un repas : oui

Les restaurants ont fermé leurs portes samedi à minuit, tout comme les bars, brasseries, cafés et discothèques, "jusqu'à nouvel ordre". En revanche les activités de vente à emporter et de livraison sont maintenues dans les restaurants et débits de boissons, avec la recommandation d'éviter tout contact.

Voir un film ou un match, piquer une tête: non

Les cinémas sont fermés, tous les événements culturels et sportifs ont été annulés et les rassemblements publics de plus de 100 personnes ont été interdits à l'échelle nationale. Ce chiffre peut tomber à 50 dans les zones les plus touchées (Oise...). Les musées, théâtres, opéras, piscines ferment.

Rentrer de vacances : oui. Partir : non

Les transports longue distance vont être drastiquement réduits: trafic ferroviaire bientôt divisé par deux - pour les TGV et les Intercités -, à partir de mardi, et seulement "quelques vols" internationaux vers Etats-Unis, Afrique, Outre-mer et quelques vols domestiques.

La SNCF va "adapter son offre" pour permettre aux Français de rentrer de vacances: quitter les stations de ski - qui ferment - ou le Maroc - dont 12.000 touristes sont progressivement rapatriés.

Prendre les transports, un taxi ou un VTC: oui

Les transports en commun dans les agglomérations sont maintenus, avec à ce stade à Paris 80% des métros en circulation, un "trafic normal" pour les bus et tramways, ainsi que les RER A et B.

Les taxis et VTC sont maintenus.

Travailler : oui, quand télétravailler est impossible

Fortement conseillé par le gouvernement, le télétravail est possible pour "à peu près un emploi sur trois". Les parents devant garder des enfants de moins de 16 ans et ne pouvant y recourir ont droit à un arrêt maladie. Les autres pourront se rendre à leur travail.

Faire ses courses : oui

Les supermarchés et épiceries resteront ouverts. Leur approvisionnement en produits alimentaires et de première nécessité sera "garanti dans les jours et les semaines à venir", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, et les règles du travail de nuit notamment, seront assouplies pour les magasins.

Il n'y aura "pas de rationnement" a-t-il assuré, appelant les Français à ne pas s'y ruer pour "acheter plus que de besoin".

Les espaces culturels et les cafétérias de la grande distribution seront fermés.

Aller en cours ou passer des concours : non.

Ecoles, collèges, lycées et universités du pays ferment lundi, au moins jusqu'aux vacances de printemps, ce qui concerne plus de 12 millions d'élèves et 2,6 millions d'étudiants. Trois à quatre heures d'enseignement par jour - exercices en ligne, "classe virtuelle" en visioconférence- doivent être proposées.

Les concours qui devaient se tenir dans l'enseignement supérieur durant les trois prochaines semaines sont reportés, tant pour accéder aux grandes écoles (Polytechnique, HEC, CentraleSupelec...) que pour l'Education nationale (agrégations et Capes).

Les concours postbac (pour certaines écoles de commerce, d'ingénieur, des instituts d'études politiques...), seront remplacés par des examens des dossiers, dans le calendrier de Parcoursup.

Faire garder son enfant: seulement pour le personnel soignant

Un service de garde doit être mis en place région par région, pour les personnels "indispensables à la gestion de la crise sanitaire", a annoncé Emmanuel Macron jeudi.

Acheter ses médicaments ou les croquettes du chat: oui

A l'instar des pharmacies, les parapharmacies resteront ouvertes, tout comme, a annoncé Bruno Le Maire dimanche, "les animaleries et les magasins d'alimentation pour animaux".

Aller à la banque, acheter son journal et ses cigarettes : oui

Les établissements bancaires resteront ouverts, tout comme les débits de tabac. Les marchands de journaux aussi peuvent continuer leur activité.

Se faire opérer : non, sauf urgences

Toutes les capacités hospitalières nationales et le maximum de médecins et de soignants sont mobilisés. Les soins "non essentiels" sont reportés dans les hôpitaux.

Pratiquer sa religion : cela dépend

Face à l'épidémie, les différents cultes s'organisent. Des messes sont toujours célébrées dans les églises catholiques et des offices dans les synagogues, mais avec des distances minimales entre les fidèles. La Grande mosquée de Paris a fermé. Toutes les mosquées ont été appelées par le Conseil français du culte musulman à suspendre l'organisation des prières du vendredi "jusqu'à nouvel ordre". Pour le culte protestant, certaines églises ont demandé à fermer.

L'hôtel : oui... mais petit-déjeuner au lit

Les hôtels peuvent continuer à accueillir leurs clients, mais leurs restaurants et bars doivent garder portes closes. Il est toutefois possible d'y prendre son petit déjeuner ou tout autre repas, mais uniquement en chambre.

Le tribunal? Seulement pour les "contentieux essentiels"

Les tribunaux seront fermés sauf pour des "contentieux essentiels": "les audiences correctionnelles pour les mesures de détention provisoire et de contrôle judiciaire", les "comparutions immédiates", "les présentations devant le juge d'instruction et le juge des libertés et de la détention", "les audiences du juge de l’application des peines" ainsi que celles du "tribunal pour enfants et du juge pour enfants" pour "la gestion des urgences", ou encore "les permanences du parquet", a indiqué la Chancellerie.

Cette dernière appelle à repousser, "dans la mesure du possible", les procès d'assises.

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