Covid-19 : Instrumentalisation de la science dans une nouvelle étude canular en trompe l’œil
ANALYSE : Une « meta analyse » parue ce jour en prépublication dans la revue Clinical Microbiology and Infection (CMI), écrite par les auteurs du document canular sur les trottinettes pourrait donner l’impression d’être de la science, mais n’est qu’une « version bis plus toxique de leur canular ».
Autant le premier canular se voulait être une blague de mauvais goût ciblant diverses personnes pour démonter une revue soi-disant prédatrice, autant celle-là présente sous des apparences sérieuses une réalité des plus trompeuses.
Les auteurs prétendent que cette étude a été faite en accord avec leurs directeurs de thèse probablement donc en utilisant les moyens de leurs laboratoires respectifs.
Une double cible
Dans ce cas présent les auteurs ont ciblé le journal CMI qui a publié certaines études du professeur Raoult (IHU) et voudraient démontrer qu’une seconde étude fallacieuse peut passer entre les mailles des « reviewers » et par transitivité démontrer que les études de l’IHU sont publiées dans une revue « amie » ou prédatrice selon la position que l’on désire prendre.
Donc sous couvert de sérieux, voilà ces post-doctorants qui s’essaient à étaler une science sans conscience.
Soit, ils sont effectivement conscients des limites de leur étude, et si tel est le cas cela s’appelle une fraude avec intention de nuire. Une « fake étude » que l’on peut considérer comme une vraie. C’est comme le Canada Dry dans les années 80, ça ressemble à de la science, mais ce n’est pas de la science.
Soit, ils n’ont pas conscience de la médiocrité de cette analyse. Cela pose un problème plus grave encore sur l’instrumentalisation de la science dans le cas présent en utilisant des techniques statistiques avancées, des modélisations de probabilités bayésiennes ou autre méthode sophistiquée, mais qui ne résistent pas à la notion du GIGO « Garbage In Garbage out » ou en français « foutaises en entrée, foutaises en sortie ».
De tout temps, la science a été instrumentalisée pour aider les gouvernants à prendre des décisions. Rappelons-nous les photos des prétendues armes de destructions massives qui ont mené à la guerre en Iraq en aidant les gouvernants à justifier une décision. Mais voilà, ces armes n’ont jamais été trouvées. Des rapports en rapports avec la note sur le rapport et quelques photos modifiés, substituées, omises ont permis une erreur.
Ici nous une étude, en apparence solide, plutôt bien rédigée. Cependant, comme pour le Comité Scientifique où certaines compétences manquent pour prendre une décision complète (économiste, microbiologiste), ou une certaine indépendance vis-à-vis des conflits d’intérêts, ici il manque les deux. En premier lieu les auteurs sont déclarés ouvertement contre l’hydroxychloroquine et ne s’en cachent pas, contre Raoult et sont pro Essais cliniques randomisées qui pour eux représentent la preuve ultime. Mais ils n’hésitent pas à déclarer n’avoir aucun conflit d’intérêt et n’avoir reçu aucun financement. Il est clair que les conflits d’intérêts ne se limitent donc pas à l’argent puisqu’ici la « religion et allégeance scientifique » des auteurs entre en jeu.
En second lieu, dans leur panel de futurs experts, et nous ne mettrons pas en cause qu’ils sont probablement « experts » sur certains sujets, il leur manque autour de la table un certain nombre de compétences qui auraient pu agir en tant que garde-fou contre cette étude viciée qui est de même nature que celle du Lancet. Il manque les « vrais experts », ceux qui soignent des malades, ceux qui prennent de la hauteur plutôt que de rester terre à terre à utiliser sans conscience des outils statistiques qui leur permettront d’atteindre leur cible. Le « terrorisme de la science » prend une nouvelle fois forme ici. Et il faudra en tirer les leçons qui s’imposent.
Sur l’étude en elle-même et les biais qui sont tellement nombreux que nous ne les listerons pas tous
- Surement le plus important est lié aux patients. En l’occurrence ils ne regardent pas quand le traitement a été donné, ce qui est un point fondamental dans le cadre de la maladie en présence. Donc nous ne pouvons déterminer l’état clinique du malade ou même s’il a été infecté par le virus ! Qui a-t-on inclus dans cette analyse ? C’est même une des limitations qu’ils reconnaissent à leur étude.
- En second lieu, les dosages utilisés dans les études analysées ici varient de 300mg à 945mg, un facteur 3.3 alors que ces mêmes personnes vantent dans d’autres messages la toxicité de l’hydroxychloroquine. Il est donc impensable qu’une telle démultiplication n’ait pu attirer leur attention. Une spécialiste de la pharmacocinétique, un spécialiste de l’hydroxychloroquine aurait pu leur dire stop vous mélangez des pommes et des oranges, cela n’a aucun sens.
- Parmi les études contribuant le plus, on y retrouve d’ailleurs l’étude Recovery dont les chiffres non communiqués à la date de leur étude puisque le « cut off » de leur étude est le 10 juin. Ils n’avaient donc que le communiqué de presse du 5 juin qui est lui-même questionnable. Mais Recovery représente 396 morts sur 1570 dans l’étude donc plus de 25% et 1500 patients sur 8000 avec, nous l’avons déjà dit, un surdosage ayant probablement entrainé la mort de patients. L'étude Recovery, avec ce surdosage expliquerait une grande proportion des décès.
- Sur l’analyse, ils disent qu’il y a un effet positif en Asie. Il manque une stratification par dosage et mode de prescription ou de prise de la prescription.
- Sur les études exclues on ne sait que peu de choses.
- Le dernier point : ils connaissent les résultats des études et font les analyses pour trouver le résultat qu’ils veulent, le cherry picking en est simplifié. Il faudrait refaire l’étude par des gens sans biais ou conflit aucun.
Ces mêmes personnes, qui prônent l’essai clinique randomisés comme la preuve de niveau le plus élevé, utilisent ici la technique qui pour eux est preuve de moindre niveau.
Cependant nous ne doutons pas que de nombreux médias tomberont une fois encore dans le panneau. Ces experts « es canular en science » ne manqueront pas de mentionner que les données de leur étude proviennent de vraies études avec de vraies données. Nous avons depuis le 6 juin dénoncé Recovery comme étant une étude de plus qui n’a pas été contrôlée de manière appropriée puisqu’il y a un « data monitoring contrôler » (DMC) et non un IDMC ou il manque le I d’indépendant. Nous demandons donc une expertise indépendante de cette étude qui ne devrait pas prendre plus d’un jour de travail.
Les auteurs sont probablement pleinement conscients de ce « second canular » et devraient répondre de cela devant la justice pour « fraude à la science ».
Plus important encore, ces tentatives successives de fraude à la science ont besoin d’être punies. Que ce soit l’étude Mehra #LancetGate qui a entrainé des modifications de politiques sanitaires dans bien des pays ou cette étude en pré print, les auteurs devraient être poursuivis pour leurs actes irresponsables. Cette tentative de désinformation massive s’apparente au règne de la terreur scientifique ou tout est bon pour décrédibiliser l’empirisme observationnel.
De plus à ce jour en l’absence des résultats de l’étude phare française Discovery, nos gouvernants, le conseil de l’Ordre le Comité Scientifique utilisent comme étalon pour leurs décisions, une étude étrangère « Recovery » ou le dosage d’HCQ donné aux patients est de plus de 4 fois supérieurs à celle recommandée en France dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché de l’hydroxychloroquine, ou même celle préconisée dans la bithérapie Raoult. La France ne serait-elle point capable de produire sa propre recherche pour la santé de ces citoyens alors que nous avons l’un des plus reconnus infectiologues au monde. Bien des pays ont basé leur politique sanitaire et de traitement sur les travaux de l’IH, la France est donc un des rares pays à ne pas faire usage des études de l’IHU et à remettre sa souveraineté sanitaire entre les mains d’un pays étranger. Est-on tombé sur la tête ? Monsieur le Président, en période de Guerre, peut-on faire confiance à la perfide Albion ? Ne serait-il pas judicieux de demander une expertise indépendante française, avant de remettre la santé de nos concitoyens entre des mains étrangères ?
Il est temps que la sagesse et le bon sens reprennent le pas et que nos gouvernants s’intéressent de près à cette nouvelle forme de terreur, que la police scientifique y jette plus qu’un œil pour que finalement la justice puisse acter et que le gouvernement mette fin à ce non-sens décisionnel. Stop.
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