Cystite : la canneberge inutile face aux infections urinaires
Une étude publiée, dimanche 27 octobre, dans le fameux journal de médecine Journal of the American Medical Association (JAMA) revient sur les moyens de lutter contre les infections urinaires. L'équipe de chercheurs de l'université de Yale aux Etats-Unis dans le Connecticut qui a publié cette étude arrive à la conclusion suivante: le jus de cranberries ne réduit pas les risques de cystite. Pourtant, une autre étude américaine dévoilée en juin 2016 assurait que boire quotidiennement un verre de 240 ml de ce jus diminuait de 40% le risque d'infection urinaire.
"En cas de troubles urinaires, ne faites pas uniquement confiance aux cranberries pour vous soigner: n'oubliez pas d'aller consulter un spécialiste qui, au besoin, vous prescrira des antibiotiques. L'automédication n'est pas efficace à tous les coups! Par ailleurs, une infection urinaire mal soignée peut conduire à des troubles rénaux ou circulatoires: il ne faut pas traiter cela à la légère", a déclaré alors le docteur Nicolle qui a publié un éditorial dans le JAMA.
Pour mettre en place cette étude, les chercheurs ont demandé à 185 femmes âgées, toutes installées dans des maisons de retraite et partagées en deux groupes, de consommer de la canneberge plusieurs fois dans l'année. Le premier groupe de femmes recevait 72 grammes de canneberge tandis que l'autre groupe lui ne recevait qu'un placebo. Ensuite, tous les deux mois, des échantillons sanguins et urinaires étaient prélevés pour évaluer le niveau de présence de bactéries similaires à l'infection urinaire. Finalement, les femmes des deux groupes présentaient les mêmes taux de bactéries mettant donc en doute l'aspect positif de la canneberge sur cette maladie.
La docteur Nicolle a par ailleurs affirmé que: "la promotion de la canneberge pour prévenir les infections urinaires semble incompatible avec la réalité des études. (...) Toute promotion de ces produits outrepasse les preuves scientifiques disponibles et un raisonnement rationnel. Les cliniciens ne doivent pas en faire la promotion en laissant entendre qu'un avantage est prouvé, ou même possible. Les cliniciens qui encouragent cette utilisation rendent un mauvais service à leurs patients".
Les scientifiques conseillent donc majoritairement de se rendre chez un spécialiste pour traiter tous problèmes liés aux infections urinaires.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.