Des quartiers déshérités de Paris et Londres ont le plus de troubles psychotiques

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Par AFP
Publié le 06 décembre 2017 - 21:34
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Les habitants de quartiers ayant une forte diversité ethnique sont moins susceptibles de développer
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© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP/Archives
Des quartiers déshérités de Paris et Londres présentent les taux de troubles psychotiques les plus élevés parmi six pays étudiés, ce qui paraît conforter le rôle de la pauvreté et de l'exclusion sociale dans ces problèmes.
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Des quartiers déshérités de Paris et Londres présentent les taux de troubles psychotiques les plus élevés parmi six pays étudiés, ce qui paraît conforter le rôle de la pauvreté et de l'exclusion sociale dans ces problèmes.

Les scientifiques, dont les conclusions sont parues mercredi dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry, se sont concentrés sur dix-sept zones situées en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et au Brésil.

Ils ont analysé des statistiques médicales de personnes âgées de 18 à 64 ans ayant contacté des services de santé mentale après avoir souffert pour la première fois de symptômes psychotiques.

L'étude a porté sur 2.771 cas. Les chercheurs ont déterminé que la fréquence des psychoses dans ce groupe était de 21,4 pour 100.000 personnes par an.

Ils ont aussi constaté d'importantes variations entre les différentes zones: seulement six pour 100.000 dans une région rurale près de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, contre plus de 45 pour 100.000 dans des quartiers déshérités de Paris et du sud-est de Londres. Soit près de huit fois plus.

Une telle amplitude ne peut s'expliquer seulement par les différences d'âge et de sexe ou par la composition ethnique des habitants, ont-ils estimé.

- Au-delà de la génétique -

"Il est bien établi que des psychoses telles que la schizophrénie sont souvent héréditaires mais la génétique n'explique pas tout", a relevé le docteur James Kirkbride, professeur de psychiatrie à l'University College de Londres.

"Nos résultats laissent penser que des facteurs environnementaux peuvent aussi jouer un rôle important", a-t-il ajouté, soulignant que cette étude était la plus étendue de ce type effectuée en plus de 25 ans.

Les chercheurs ont relevé que les endroits ayant le plus faible taux de propriété du logement avaient la plus grande fréquence de troubles psychotiques. Selon eux, être propriétaire de son logement est un indicateur d'aisance et de stabilité socio-économique.

"Les personnes vivant dans des zones déshéritées pourraient souffrir davantage de stress social ce qui pourrait être prédictif de la fréquence des psychoses, comme l'ont suggéré de précédentes études", a pointé Hannah Jongsma, professeure de neurosciences à l'université britannique de Cambridge.

"Le fait également que les personnes soient propriétaires de leur habitation pourrait être un indicateur d'une plus grande cohésion sociale", a-t-elle poursuivi.

- Modèles prédictifs -

Les scientifiques ont identifié une incidence plus élevée de psychose chez les jeunes, comme l'avaient déjà montré de précédentes études. Mais ils ont aussi mis en évidence une poussée des troubles psychotiques chez les femmes et les hommes d'âge moyen ainsi qu'au sein de minorités ethniques.

Selon une étude distincte menée dans la campagne anglaise, publiée la semaine dernière dans JAMA Psychiatry, la fréquence des psychoses est nettement plus faible dans des populations présentant une grande diversité ethnique.

Cela pourrait s'expliquer par davantage de contacts et de communication entre des personnes de différentes cultures et ethnies, pouvant ainsi avoir un effet protecteur contre les troubles psychotiques, ont avancé les chercheurs.

Les auteurs de l'étude présentée mercredi estiment que leurs conclusions pourraient être exploitées par des services de santé mentale pour identifier régions et quartiers risquant de connaître un taux élevé de psychoses.

Certains chercheurs ont d'ores et déjà élaboré des modèles prédictifs, qui sont utilisés par des agences de santé publique.

"Au cours des vingt dernières années, la médecine a fait d'importants progrès pour déterminer le rôle des gènes dans les maladies psychotiques et nous proposons maintenant de consacrer davantage de recherches pour comprendre comment les interactions des gènes et des facteurs environnementaux contribuent à des psychoses", a résumé le professeur Craig Morgan du King's College à Londres.

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