Espagne : l'étude qui révélait aussi un effet important de l’hydroxychloroquine
La profusion d'études cliniques sur des traitements Covid-19 conduit chaque nouvelle étude à chasser les autres. Pourtant, en s'y repenchant on s'aperçoit parfois qu'elles n'ont pas livré tous leurs enseignements. C'est ainsi que @slimane_dridi en décembre 2020 et Covid19Crusher (qui l’a rappelé ce jour) sur Twitter ont relevé qu'une étude de cohorte espagnole COQUIMA avec 607 patients publiée dans la revue The Lancet inclut une analyse sur l’effet du traitement à base d’hydroxychloroquine avant l’admission à l’hôpital et après, et que "le résultat est tout simplement stupéfiant".
Pour les 65 patients ayant reçu de l’hydroxychloroquine avant l’admission à l’hôpital, la mortalité est de 3,08% et elle est significativement différente de celles des 542 patients n’ayant pas reçu de l’hydroxychloroquine (25,65%).
Quand on s’intéresse aux 558 patients ayant reçu de l’hydroxychloroquine après admission à l’hôpital, c’est-à-dire dans un état plus critique/sévère, le taux de mortalité est de 22,76%, versus 28,57% pour les 49 patients n’en ayant pas reçu.
A l’hôpital, la ciclosporine est le seul médicament ayant eu un effet positif sur le taux de mortalité (14,23% pour les patients en ayant pris, vs. 29,66% pour ceux qui n’en ont pas pris). La ciclosporine est un agent immunosuppresseur dont l'utilisation thérapeutique, dès le début des années 1980, a permis un essor considérable du domaine de la transplantation d'organes en prévenant le rejet aigu des allogreffes. Aujourd'hui encore largement employée en transplantation (peau, cœur, rein, poumons, pancréas, moelle osseuse, intestin grêle), quoique concurrencée par des molécules plus récentes, la ciclosporine a également des applications en dermatologie et dans le traitement de certaines maladies auto-immunes.
Deux conséquences notables
La première : dans le cadre de l’étude britannique Recovery ou le surdosage d’hydroxychloroquine sur les patients hospitalisés est considéré comme potentiellement « mortel », le taux de mortalité des patients à l’hôpital est de 27% (421 décès sur 1559 patients) traités à l’hydroxychloroquine. Ce chiffre est significativement différent du taux de mortalité des patients traités dans l’étude espagnole (22,76% de décès ou 127 sur 558 patients) (p=022). Alors que dans le bras de contrôle, c’est-à-dire ceux non-traités, la différence n’est pas significative (25% dans Recovery vs 28,57% dans l’étude espagnole).
La surmortalité de l’étude britannique Recovery dans le bras hydroxychloroquine devrait donc être sérieusement remise en question comme l’otn fait le Pr Perronne, et les Dr Lacout et Lounnas dans leur publication récente dans le New England Journal of Medecine. L’étude Recovery est contestée, pour une dose toxique d’hydroxychloroquine. Ceci avait été aussi bien compris par le Conseil d’Etat italien qui a mis l’étude Recovery au rang des études sur les patients sévères afin d’accepter l’hydroxychloroquine comme traitement précoce.
La seconde conséquence, plus importante, c’est qu’administrée en phase précoce ou avant une hospitalisation, l’hydroxychloroquine aurait bien un effet significatif sur les patients. Ce qui est renforcé par les publications du professeur McCullough ou du Dr Zelenko. De plus, cela apporte un crédit supplémentaire à la proposition du Collectif Santé Libre dans le cadre des traitements en phase précoce.
Un faisceau qui rejoint les conclusions de la méta-analyse proposée après le "démontage" de l'étude Recovery.
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