Grève des médecins : vers la poursuite du mouvement au-delà du 31 décembre
Le ton se durcit chez les médecins libéraux. Généralistes et spécialistes, en grève contre le projet de loi Santé de Marisol Touraine, menacent de prolonger leur grève qui devait s'arrêter au 31 décembre.
"On sait que ça va durer, on sait que ça va être obligé de durer. On est en face d'un ministère qui est particulièrement sourd", s'est désolé le président de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon, sur RTL. Il a expliqué que des discussions avaient eu lieu avec le gouvernement mais qu'elles n'avaient pas porté leurs fruits, celui-ci étant resté sur ses positions. "La semaine dernière, on nous a ressorti le même texte qu'au mois de juillet, sans modification d'une virgule", s'est agacé Jean-Paul Hamon.
De son côté la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a de nouveau exprimé dans un communiqué ce vendredi 26 l'"exaspération" et la "détermination" de la profession à "obtenir des avancées réelles et profondes pour la médecine de ville".
Le mécontentement des médecins s'est accentué quelques jours après le début de leur mouvement. La profession dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement n'accepte pas d'assouplir ses positions alors qu'il "s'est précipité pour satisfaire les demandes des urgentistes hospitaliers après seulement une demi-journée de grève" mardi 23, selon la CSMF.
Les médecins libéraux sont vent debout contre la généralisation du tiers payant –qui dispense de frais les patients et dans lequel ce sont les caisses d'assurance maladie qui rémunèrent les praticiens–, le refus de revaloriser le prix de la consultation, l'autorisation de vaccination donnée aux pharmaciens, mais aussi le trop grand pouvoir donné aux administrations régionales de santé. Certains vont même jusqu'à demander le retrait pur et simple du projet de loi, qui doit être examiné à l'Assemblée nationale en avril.
Marisol Touraine assurait le 24 décembre que "la situation sur le terrain est parfaitement calme et maîtrisée". "Il n'y a pas de difficultés particulières, et en particulier il n'y a pas de report vers les urgences de patients qui auraient des difficultés pour trouver un médecin", a-t-elle précisé. Elle a également insisté sur le fait que les médecins ne sont pas tenus de se déclarer en grève et que certains cabinets étaient fermés "parce que c'est la période des fêtes". La CSMF affirme de son côté qu'au surlendemain de Noël "la participation nationale dépasse largement 80% de cabinets médicaux fermés tant en métropole que dans les DOM".
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