Implant Essure : "empoisonnées pour la vie", les victimes attaquent l'Etat

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France-Soir
Publié le 11 février 2020 - 19:00
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L'implant Essure de Bayer
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Bayer
La soudure de l'implant Essure pourrait libérer des particules d'étain dans le sang de ses porteuses
Bayer

Plusieurs victimes du dispositif de stérilisation Essure veulent que l’État reconnaisse sa faute : selon elle, l’implant en métal de Bayer n’aurait jamais dû être commercialisé et sa toxicité aurait dû être détectée avant sa mise sur le marché. En France, 200 000 femmes s'étaient fait implanter ce moyen de contraception des laboratoires Bayer.

L’État doit reconnaître sa faute et indemniser les victimes des implants Essure. C’est ce que réclament quatre femmes et leur avocat qui ont adressé une demande en ce sens à la ministre de la Santé Agnès Buzin. Selon Me Stephen Duval,  « les victimes prouvent aujourd’hui le caractère toxique des implants Essure et elles agissent contre l’État car cette toxicité aurait pu et aurait dû être décelée avant la mise sur le marché de ces dispositifs ».  

La soudure de l'implant mise en cause par les tests sur l'Essure
Les quatre femmes en question, anciennes porteuses de ce dispositif de stérilisation définitive, ont fait réaliser des tests, à leur frais, sur l’implant. Les conclusions du laboratoire Minapath, basé à Villeurbanne près de Lyon, sont sans équivoque : ces micro-implants en métal sont bien toxiques. Selon l’avocat des victimes, « c’est vraisemblablement la soudure qui est en cause, elle subit une forte érosion en relâchant dans les trompes des particules nocives au rang desquelles de l’étain ».

 

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Des effets secondaires qui persistent après le retrait de l'implant
Parmi les effets secondaires recensés par les victimes : des troubles hémorragiques, neurologiques avec paralysie temporaire ou permanente, des douleurs du dos ou de la nuque et des épisodes de surdité.  

Ces nouvelles analyses sont concordantes avec les données des études précliniques réalisées au début des années 2000. Pourtant commercialisé en France en 2002, ce « stent » qui entraîne l’occlusion des trompes en provoquant une inflammation locale, avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l’ANSM. Il avait été retiré du marché en 2017. En avril 2019, près de 70 patientes et leurs proches s’étaient réunis au sein du collectif Women Essure Victims et avaient déposé une plainte pénale. Car pour un certain nombre de ces femmes, le retrait de l’implant n’a pas suffi à retrouver une vie normale et une bonne santé. Certaines estiment même que leur vie est « brisée » : Malgré une hystérectomie totale, l’une d’entre elles, Anne-Cécile Groleas, qui ne peut aujourd’hui plus travailler, affirme, dans le journal 20 minutes, toujours souffrir de douleurs et de pertes de mémoires qui ne disparaissent pas. Le pôle santé de Marseille s'est dessaisi au profit du pôle de santé publique de Paris. Selon le parquet, les plaintes sont actuellement en cours d'analyse.


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