La greffe d'un cœur qui avait cessé de battre réussit
Redémarrer un cœur dans la poitrine d'un patient, les médecins en ont l'habitude. Mais le redémarrer pour le donner à un autre, c'est une première en Europe. Jeudi 26, l'équipe chirurgicale du Papworth Hospital de Cambridge (Angleterre) a réussi cet exploit. Les médecins ont réalisé une transplantation cardiaque alors que le cœur du donneur s'était déjà arrêté.
Jusqu'ici, pour effectuer une transplantation, il fallait que le donneur soit décédé de mort cérébrale mais que son cœur continue de battre. En effet, les organes internes, et particulièrement le cœur, se détériorent très vite une fois que les battements ont cessé et que la circulation du sang n'est plus assurée. Par conséquent, il a longtemps été interdit dans de nombreux pays de procéder à des transplantations dans ce cas.
Mais face au progrès de la médecine, plusieurs Etats dont le Royaume-Uni sont revenus sur cette réglementation. L'opération a été rendue possible grâce à un incubateur qui permet de redémarrer le cœur quelques minutes après la mort cardiaque du patient. Elle avait déjà été pratiquée en Australie il y a quelques mois. Les chirurgiens avait alors placé le cœur directement dans l'incubateur. Leur confrères anglais sont parvenus à le redémarrer dans la poitrine du donneur grâce à cette machine.
Le patient transplanté, un homme de 60 ans victime d'une attaque cardiaque en 2008, a dit se sentir "un peu plus fort chaque jour" depuis l'opération. Cette pratique n'en est cependant qu'à ses débuts et nécessite pour l'instant un décès "programmé" et sous la surveillance des médecins. Les donneurs sont des personnes en état de mort cérébrale que les familles acceptent de débrancher. Cinq minutes après l'arrêt du cœur, le décès est prononcé et l'opération peut commencer.
En France, la législation ne permet pas encore de réaliser une greffe de cœur arrêté mais cette réussite pourrait changer la donne. Il est d'ailleurs possible depuis 2006 de transplanter des reins dans cette situation.
Pour les médecins les plus optimistes, cette technique pourrait permettre d'augmenter le nombre de greffes de cœur de 25%. Environ 400 de ces opérations sont réalisées chaque année en France.
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