La pollution accroîtrait le risque de malformations génitales chez les nouveaux-nés mâles
Les nourrissons garçons dont la mère a été exposée à différents polluants au cours de sa grossesse ont trois fois plus de risques de souffrir de malformations génitales. C’est la conclusion d’une étude récemment parue dans la revue spécialisée European Urology et réalisée par Nicolas Kafla et Charles Sultan, tous deux professeurs au CHRU de Montpelier.
Les scientifiques ont suivi pendant cinq ans 600 enfants dans les CHRU de Marseille, Bordeaux, Nice et Montpelier. La moitié d’entre eux étaient atteints d’hypospadias, une anomalie congénitale de la verge du nouveau-né en augmentation depuis ces cinquante dernières années et qui peut avoir un impact sur la fertilité à l’âge adulte. Les petits garçons qui souffrent de cela naissent avec un urètre trop court. Aussi, leur urine ne sort pas l’extrémité de leur sexe mais par en-dessous. Ils se font donc souvent opérer.
Au cours de leurs travaux, les deux chercheurs ont découvert que les mères des enfants qui souffraient d’hypospadias avaient été exposées trois fois plus que les autres à des perturbateurs endocriniens (solvants, détergents, pesticides) à leur début de grossesse. Parmi ces mamans, les scientifiques ont resensé une surreprésentation de femmes de ménages, d’esthéticiennes ou de techniciennes en laboratoires. Au niveau des pères, ils ont compté de nombreux agriculteurs, mécaniciens, ou là encore, techniciens en laboratoires.
Enfin, Nicolas Kafla et Charles Sultan se sont également aperçus que beaucoup de garçonnets souffrant d’hypospadias étaient nés à proximité d'une usine d'incinération, d'une usine chimique ou de surfacse agricoles exploitées de manière intensive.
Ainsi, la quantité de polluants que les parents ingèrent, inhalent et touchent aurait un impact sur la formation de la testostérone du fœtus et sur le développement des organes génitaux.
Le Professeur Sultan s’apprête désormais à faire une étude sur la précocité pubertaire chez les filles, de plus en plus courante dans le sud de la France, également en raison de la pollution de l’environnement, selon lui. Par ailleurs, la pollution entraine chez les garçons des problèmes de micro pénis et l’apparition de glandes mammaires à la puberté, explique-t-il, appelant à l’arrêt immédiat de l’utilisation des pesticides.
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