Véritable libération pour certains, le déconfinement est aussi source d’inquiétude, voire d’angoisse. Parce que chacun en est conscient : le 11 mai ne marquera pas un retour à la vie d’avant.
Au-delà des personnes qui ont finalement apprécié leur solitude et qui ont décidé de renoncer (ou quasiment) au déconfinement, la peur de cette étape que la France entamera lundi est bel et bien présente. Selon les personnes, elle peut aller d’une légère inquiétude à des crises d’angoisse, et même dans le pire des cas à des bouffées délirantes.
Lucie Joly, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine, l’a confirmé sur les ondes de RTL :
« Les effets psychologiques du déconfinement seront nombreux »
En premier lieu parce que ressortir ne voudra pas dire retrouver sa vie d’avant. La distanciation sociale, le port du masque, et autres, constitueront de nouvelles habitudes à prendre et s’accompagneront d’une crainte qui anime une majorité de Français, celle d’une deuxième vague.
Se réadapter et s’adapter
Se réadapter au travail, dans des conditions différentes de celles d’avant le confinement, se méfier de l’autre, potentiellement porteur du virus et à plus forte raison dans les transports, mais aussi avoir peur d’être contaminé et de contaminer ses proches, tout cela crée incontestablement du stress.
A cette peur de devoir vivre autrement dans un environnement pourtant familier, et d’être par la force des choses restreint (dans ses déplacements, dans ses relations sociales, dans ses loisirs…), s’ajoute l’angoisse économique d’une crise annoncée. Qui ne doit pas être, elle non plus, prise à la légère.
Travailler sur soi
Pour tous, c’est une période de réadaptation qui s’annonce. Et pour Lucie Joly, nous n’aurons pas vraiment le choix : chacun va devoir travailler sur lui-même et accepter que sa vie ne sera plus celle d’avant. La psychiatre estime essentiel de mettre en place de nouvelles habitudes et de nouveaux rituels.
Elle invite également à utiliser des outils comme la relaxation, la méditation de pleine conscience et la cohérence cardiaque avant de risquer de déclencher des réflexes d’hypervigilance et des phénomènes d’évitement, qui eux, peuvent être réellement dangereux pour la santé mentale et mener, par exemple, à l’agoraphobie.