Leptospirose : "la maladie des rats" provoque 60.000 décès par an dans le monde

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Par AFP
Publié le 04 avril 2017 - 12:00
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Un rat sur un mur du square de la tour Saint-Jacques à Paris, rue de rivoli, le 15 décembre 2016
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© PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives
Un rat sur un mur du square de la tour Saint-Jacques à Paris, rue de rivoli, le 15 décembre 2016
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La leptospirose, "la maladie des rats", reste largement sous-estimée en dépit d'une augmentation des cas en France métropolitaine et de sa présence endémique dans les territoires d'Outre-mer, souligne un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

En France métropolitaine, "pendant les années 2014-2015, un doublement du nombre de cas a été constaté par rapport aux années précédentes, avec plus de 600 cas, et une moyenne de 700 cas dans les départements et collectivités d'Outre-mer, où les conditions climatiques sont propices au maintien dans l'environnement de la bactérie responsable de la maladie". La majorité des cas survient pendant la saison des pluies.

En métropole, l'incidence (nouveaux cas) au cours des années 2014-2015 est "la plus élevée observée depuis 1920" (1 cas pour 100.000 habitants/an) et est "deux fois plus élevée qu'en 2011", d'après le bulletin de l'agence sanitaire Santé Publique France.

La maladie touche certaines professions exposées (agriculteurs, éleveurs, égoutiers...) et les adeptes de loisirs en plein air notamment aquatiques (pêche, baignade, kayaking, rafting, canyoning), par contact avec les eaux douces souillées par les urines d’animaux infectés.

Dans les régions tropicales comme les départements (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, La Réunion) et collectivités (Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Wallis et Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie) français d’Outre-mer, la population est plus largement exposée.

La maladie est transmise par les animaux, via leurs urines, surtout par des rongeurs, mais peut l'être aussi par des animaux sauvages ou domestiques.

Le traitement repose sur des antibiotiques.

Après l'incubation, de quatre à une dizaine de jours, la maladie se manifeste dans la majorité des cas par des signes ressemblant à la grippe. Les formes graves peuvent entraîner une atteinte de tous les organes (défaillance multiviscérale) potentiellement mortelle, avec une insuffisance rénale, des hémorragies et une jaunisse.

La maladie, qui "reste un problème de santé publique important dans les territoires français", est par ailleurs "considérée comme une maladie émergente en raison du changement climatique (réchauffement climatique et phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents entraînant des inondations) et d'une urbanisation grandissante (transmission par l'intermédiaire des rats dans les zones insalubres de type bidonvilles)."

En France, la leptospirose n'est plus à déclaration obligatoire depuis 1986, mais reste sous surveillance. Il existe un vaccin contre le type de la bactérie le plus fréquemment impliqué pour les professionnels (égoutiers, vétérinaires).

Dans le monde, la leptospirose provoque plus d'un million de cas par an, dont 60.000 décès.

"Près d'un siècle après la découverte de son agent causal (...) la leptospirose reste la grande oubliée des maladies négligées", regrette le Dr Éric Bertherat de l'OMS dans un éditorial du BEH, espérant que ce numéro spécial contribuera "à la faire sortir de l'oubli médiatique".

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