Paris : le risque d'arrêt cardiaque est plus fréquent dans les gares
Si cela peut paraître assez improbable, les gares parisiennes seraient bel et bien mauvaises pour le cœur: c'est le résultat d'une étude menée par une équipe de recherche de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et publiée il y a quelques jours dans la revue médicale Circulation. C'est en se penchant sur les cas d'arrêts cardiaques sur la voie publique en 2000 et 2010, à Paris, que les scientifiques du Centre d'expertise de Mort Subite, rattaché à l'Inserm, ont découvert que le risque d'en faire un dans la capitale est bien plus élevé dans les gares.
Ainsi, les grandes gares parisiennes concentrent à elles seules 20% du total d'arrêts cardiaques qui se produisent à Paris. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont recensé, grâce aux données fournies par la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, 1.255 accidents cardiaques ayant eu lieu sur la voie publique parisienne (en dehors du domicile et de l'hôpital), pendant près de 10 ans. Puis, avec l'aide de l'Atelier parisien d'urbanisme, les chercheurs les ont individuellement situés sur une carte de la capitale, découpée en 2.20 cases, renseignant chacune sur leur densité et le flux de population ainsi que sur les équipements urbains présents (gare, école, centre commercial, musée, etc.).
"L'analyse de ces données montre qu'il n'y a pas d'association entre la fréquence des arrêts cardiaques et la densité d'habitation dans une zone donnée", a précisé l'Inserm. En revanche, "il existe une forte association avec la fréquentation d'un lieu, à savoir le nombre de personnes qui y passent au cours d'une journée. Et cinq lieux ressortent particulièrement: les cinq principales gares parisiennes" (gare de Lyon, gare du Nord, gare de l'Est, gare Montparnasse, gare Saint-Lazare), a ajouté l'organisme. Si les chercheurs n'ont pas étudié les raisons de ces arrêts cardiaques, ils émettent toutefois l'hypothèse que ces lieux sont particulièrement générateurs de stress.
Pour Eloi Marijon, le responsable de ces travaux, "il faudrait donc renforcer la présence des défibrillateurs dans ces lieux plutôt que chercher à l'homogénéiser dans tous les quartiers de la capitale. Et bien sûr, il faut continuer à sensibiliser le grand public au recours à ces appareils encore trop rarement utilisés en cas de problème".
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