Perturbateurs endocriniens : toujours pas de réelle définition, la Commission européenne doit revoir sa copie
Ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Alors que les perturbateurs endocriniens inquiètent de plus en plus les Français, la Commission européenne (CE) s'est réunie ce mardi 28 à Bruxelles pour tenter de déterminer, après plusieurs échecs, la définition de ces substances, considérés comme nocives pour la santé et l'environnement. Mais encore une fois, les discussions n'ont pas été à la hauteur des espérances, obligeant la Commission européenne à revoir encore une fois sa copie. Plusieurs Etats membres, dont la France, ont refusé de voter la proposition évoquée, faisant part de leurs désaccords.
Pour eux, la définition modifiée de la CE est toujours trop restrictive et donc pas assez protectrice pour les citoyens. Ainsi, selon le texte proposé, pour qu'une substance soit considérée comme un perturbateur endocrinien, le niveau de preuve s'avère toujours très élevé. "La Commission a fait des concessions en supprimant la référence à l'exposition au risque négligeable des perturbateurs endocriniens, référence bien trop souple qui laissait la possibilité d'autoriser la plupart des substances dangereuses. Cependant, sa proposition reste trop faible en matière de protection de notre santé et de notre environnement et les Etats membres ont eu raison de ne pas la soutenir", a déclaré dans un communiqué Michèle Rivasi, députée écologiste au Parlement européen.
Même réaction pour l'association Générations futures qui, quelques jours plus tôt, avait analysé les cheveux de sept personnalités écolos pour savoir s'ils étaient, eux aussi, contaminés par les perturbateurs endocriniens. "Heureusement, des Etats membres, dont la France, le Danemark ou encore la Suède, ont refusé de voter cette proposition de la CE en faisant part de leurs désaccords sur le fond de ce texte inacceptable", s'est-elle réjouie sur son site Internet déplorant, au passage, les agissements de la Commission européenne qui n'écoute "que le son de cloche des lobbies de l'agrochimie".
De son côté, Ségolène Royal a elle aussi regretté la nouvelle définition de la CE, rappelant qu'elle n'avait pas accédé aux demandes de la France: celle de prendre en compte les perturbateurs endocriniens présumés et pas seulement avérés mais aussi celle de tenir compte de la plausibilité des effets sur la santé de ces substances.
Selon les dernières informations divulguées, un nouveau vote est programmé dans les mois à venir. Pour celles et ceux qui l'ignorent, les perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A, parabènes, etc.) se trouvent partout, notamment dans l'alimentation, les textiles ou encore les cosmétiques et peuvent s'avérer dangereux: ils perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.