Première en Europe : des greffes rénales robotiques chez des obèses
Les personnes obèses étaient exclues en Europe de la greffe rénale, en raison de leur fort indice de masse corporelle (IMC) et des complications que cela pouvait entrainer. Mais deux patients ont finalement pu être transplantés en mai et juin, a annoncé le CHU de Toulouse Rangueil vendredi 19, grâce à l'utilisation d'un robot chirurgical. C'est une première en Europe car seul l'hôpital universitaire de Chicago aux Etats-Unis avait franchi le cap de ce geste technique avec 67 patients obèses transplantés depuis 2011.
Les malades obèses, dont l'IMC était supérieur à 35, étaient non éligibles à cette opération car l'accès aux organes était plus périlleux et ils avaient environ 40% de risques supplémentaires de faire des complications post-opératoires. "Chez un obèse important, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît grandement le risque d'infections post-opératoires et d'éventration. L'utilisation d'un robot, qui passe à travers la paroi, évite d'ouvrir le ventre et ne nécessite qu'une petite incision de 4 cm" a expliqué le Dr Nicolas Doumerc.
La première intervention a été réalisée sur une femme de 57 ans avec une IMC à 37 (105 kilos pour 1,63 m), en dialyse depuis dix ans et qui n'avait pas réussi à maigrir. Le rein greffé venait d'un donneur décédé et l'autre patient, un homme avec une IMC à 40 a reçu son rein de son épouse.
"Sans la technologie du robot, ces patients n'auraient pas été greffés, ou alors ils auraient dû passer par une chirurgie bariatrique (anneau gastrique…). Les patients obèses greffés ont une espérance de vie supérieure aux patients non greffés, ça ouvre de belles perspectives", conclut Nicolas Doumerc.
Mais d'autres prouesses sont à venir. Le Pr Nassim Kamar, chef du département de néphrologie et de transplantation d'organes du CHU Rangueil, a estimé qu'une vingtaine de patients obèses pourraient à leur tour être transplantés.
Ce n'est pas la première fois que le CHU de Toulouse fait parler de lui en ce qui concerne les greffes rénales assistées par des robots. Ils avaient réalisé une extraction du rein de la donneuse puis une introduction du rein de la receveuse par voie vaginale en 2015. Il s'agissait d'une première mondiale et les docteurs Nicolas Doumerc et Federico Sallusto avaient reçu le premier prix vidéo au congrès européen d'urologie 2016.
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