Toulouse : une greffe rénale par voie vaginale réalisée par un robot
C’est une première mondiale. En juillet, deux chirurgiens de CHU Rengueil de Toulouse ont transplanté un rein prélevé à une donneuse à sa soeur, par voie vaginale, "en une seule séquence, exclusivement par robot chirurgical", a annoncé l’établissement dans un communiqué ce mercredi 19.
Les docteurs Nicolas Doumerc et Federico Sallusto, respectivement expert en chirurgie urologique par robot-assistée et chirurgien urologue, ont réalisé cette double opération par voie coelioscopique pour limiter le nombre d'incisions. Ainsi, lors de cette opération, cinq petites incisions de 8 millimètres sur chacune des patientes ont suffi à laisser passer le bras du robot Da Vinci. Quant au greffon prélevé sur la donneuse, il a été enveloppé dans un sac plastique et enduit de gel pour glisser dans la paroi vaginale de la receveuse. La suite s’est déroulée sans encombre: la première a pu regagner son domicile le lendemain de l’opération, et la seconde quatre jours plus tard.
Parmi les nombreux bénéfices de cette intervention: "diminution de la taille de la cicatrice, atténuation de la douleur et du risque d'épanchement de liquide lymphatique, traitement postopératoire moins lourd". Et, "au-delà des avantages purement médicaux -moins de risques infectieux, d’éventration, de douleur-, aucune femme ne peut rester insensible au bénéficie esthétique d’une telle chirurgie qui la laisse sans cicatrice", fait valoir le CHU.
A ce jour, une centaine de personnes seulement, en Inde et aux Etats-Unis, ont bénéficié d’une transplantation rénale au moyen d’un robot chirurgical. En France, ce procédé a été utilisé pour la première fois en 2001 à l'hôpital Mondor à Créteil, puis au CHU de Tours en 2013 pour ce type d'opération.
Puis, une étude parue en mars en Inde au sujet de 8 patientes ayant bénéficié d’une technique innovante d’introduction du greffon, par voie vaginale, mais par cœlioscopie traditionnelle (sans robot), a donné l’idée aux docteurs Doumerc et Sallusto de combiner ces deux techniques.
Ainsi, les deux hommes ont d’abord réalisé "le 13 mai dernier une première transplantation rénale robot-assistée avec introduction du greffon par voie vaginale au CHU de Toulouse", déjà "une première mondiale". Puis, le 9 juillet, "pour la première fois au monde, une séquence unique a été accomplie avec assistance robotique: extraction rénale puis transplantation, réalisées par voie vaginale chez deux sœurs".
Encouragés par ce premier succès, les deux chirurgiens envisagent désormais de lancer un programme pour "banaliser" ce type d'opération. A long terme, le développement de la transplantation robot-assistée devrait permettre à des patients non éligibles à la transplantation classique, du fait notamment d’une obésité morbide, d’en bénéficier. Pour les hommes, le rein est implanté par le biais d’une petite incision au-dessus du pubis.
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