Prostituées : plus exposées à la violence, mais pas forcément au Sida
A la demande de la Direction générale de la santé, la HAS a compilé des connaissances sur l'état de santé des travailleurs du sexe, en concertation avec des représentants d'associations et de professionnels de santé, afin de "contribuer à une politique de santé adaptée à leurs besoins notamment au travers de la définition d'une politique de réduction des risques".
"Peu de données sont actuellement disponibles sur le sujet", note la HAS, et ce rapport "met en lumière la méconnaissance de leur situation sanitaire", souligne-t-elle dans un communiqué.
Elle explique par exemple que "la prostitution ne constitue pas en soi un facteur de risque d'infection par le VIH". "C'est uniquement lorsqu'elle est associée à d'autres facteurs de vulnérabilité psychologique ou de précarité sociale économique ou administrative que ce risque augmente", poursuit la HAS. Le fait d'être en situation de clandestinité, de précarité ou d'isolement augmente en effet le risque d'accepter des rapports sexuels non protégés, explique-t-elle.
"Si le niveau d'information sur l'infection par le VIH semble satisfaisant", l'autorité de santé remarque que les risques liés aux infections sexuellement transmissibles (IST) "semblent beaucoup moins connus".
Elle note aussi que les travailleurs du sexe sont "davantage victimes d'injures, de menaces et de violences physiques, surtout lorsque l'activité est exercée dans la rue", les femmes étant "majoritairement victimes de ces mauvais traitements". Par ailleurs, les personnes en situation de prostitution consomment davantage de tabac et de cannabis que la moyenne de la population.
Parmi ses recommandations, la HAS souligne l'importance de poursuivre les politiques de prévention et de dépistage, notamment les actions de réduction des risques par le biais d'acteurs de proximité, tels que les associations et les professionnels de santé (distribution de préservatifs et de lubrifiants, sessions d'information et de rencontres entre pairs, prévention des violences, etc.).
Elle souligne aussi que "tout changement de la législation devrait s'accompagner de mesures de l'impact des politiques mises en place par des indicateurs sanitaires."
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