Remdesevir : l’argent prime-t-il vraiment sur la santé ?
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FranceSoir
Publié le 09 juillet 2020 - 16:06
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ULRICH PERREY / POOL / AFP
En Europe, le remdesevir fait l'objet d'une mise sur le marché "conditionnelle"
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La mise sur le marché européen du remdesevir sous le nom de Veklury® interroge sur l’efficacité de ce médicament, sur la dissimulation de ses effets toxiques, mais aussi sur le coût de ce traitement présenté par le laboratoire américain Gilead et ses nombreux soutiens comme la seule solution contre la Covid-19.
Le vendredi 3 juillet, la Commission européenne a approuvé l’utilisation d’un médicament antiviral, le remdesevir, comme traitement contre la Covid-19. L’Agence européenne du médicament (EMA) est à l’origine de cette autorisation après une « procédure d’examen » des différentes données disponibles.
De quoi parle-t-on ?
Le remdesevir est un traitement commercialisé sous le nom de Veklury® par le laboratoire américain Gilead, lequel aurait bénéficié de 70 millions de dollars de fonds publics pour son développement. Aux Etats-Unis, où il est autorisé depuis mai, son prix est de 520 $, soit 463 €, la dose. Le traitement d’un seul malade de la Covid-19, en intraveineuse et durant au moins cinq jours, coûte 3120 $, soit 2775 €. Une poule aux œufs d’or pour Gilead, d’autant que selon le Wall Street Journal, le coût de revient est de 10$ la dose.
En France, l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) affirme le 6 juillet qu’elle s’est « assurée de la disponibilité de doses suffisantes auprès du laboratoire Gilead », alors que le gouvernement américain a annoncé avoir acquis 92% de la production soit 500000 traitements. Le Veklury® serait donc le traitement "miracle" contre la Covid-19. C'est manifestement ce que l'on veut bien nous faire croire...
Une étude biaisée, des risques sur la santé
Dès le 5 juillet, France Soir a émis des doutes sur la procédure d’approbation du remdesevir par l’Agence européenne du médicament.
L’article « L’agence européenne du médicament met-elle en danger notre santé ? » démontre que l’étude sur laquelle s’est basée l’EMA pour approuver le Veklury®, publiée le 22 mai dans le New England Journal of Medecine, est truffée d’incohérences. Elle souffre qui plus est d’une modification de l’objectif principal du protocole en cours d’essai.
Le 7 juillet, l’article « Remdesevir pour quelques dollars de plus de Gilead avec l’Agence européenne du médicament ? » rentre dans les détails de cette fameuse étude pivot et analyse en profondeur les différents tableaux, leurs incohérences et des chiffres sortis de nulle part.
Une molécule toxique ?
Pire encore ! Outre le fait que l’efficacité du remdesevir dans le traitement de la Covid-19 n’a en réalité pas été prouvée, si l'on excepte une sortie d’hospitalisation plus rapide, il est avéré que sa molécule, de code GS-5734, n’a jamais fait l’objet d’études sérieuses quant à son éventuelle toxicité.
C’est ce qui est expliqué en détail dans l’article « L’entreprise Gilead aurait-elle dissimulé la vraie toxicité du Veklury® ? ».
Une longue analyse des données factuelles met en lumière la cytotoxicité des molécules GS-5734 et de son métabolite GS-441524. Elle est soutenue par une comparaison des données fournies par Gilead sous forme de simples contre-indications et de celles issues de la Recherche, révélant de plus en plus d’effets secondaires graves du Veklury® dans le monde.
L'article est à lire ici: L'entreprise Gilead aurait-elle dissimulé la vraie toxicité du Veklury© (remdesivir) ?
« Il semble qu’au regard des éléments présentés, nous puissions fortement penser que le Veklury® (remdesevir) est un médicament nocif et que ces éléments ont été dissimulés par Gilead »
Aggravation de la détresse respiratoire, lésions rénales ou hépatiques, complications cardiovasculaires… Ces effets secondaires peuvent qui plus est se confondre avec des complications directement liées à la Covid-19. Rappelons que le Veklury® est utilisé en phase tardive de la maladie – contrairement à tous les autres antiviraux de toutes les autres pathologies du même type.
Une affaire de lobbying et de gros sous ?
L’Agence européenne du médicament elle-même a ouvert le parapluie en autorisant une « mise sur le marché conditionnelle » dans toute l’Union européenne, c’est-à-dire sur la foi de données moins complètes que nécessaire. Le Veklury® répondrait à « un besoin médical non satisfait ». En somme, le bénéfice est estimé supérieur au risque connu.
Cette décision à plusieurs milliards d’euros interroge sur les dysfonctionnements de l’Agence européenne du médicament, mais aussi sur la souveraineté des États européens face à la mise sur le marché du Veklury®. La France en tête, ils doivent encore valider cette mise sur le marché, puis appliquer les recommandations de l’EMA. Mais ce sera bien à chaque État de supporter le coût exorbitant de ce traitement et ses éventuels effets nocifs.
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