Repousser la deuxième injection du vaccin Pfizer/BioNTech : l’Allemagne y pense aussi
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FranceSoir
Publié le 05 janvier 2021 - 11:17
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© Pascal GUYOT / AFP
L'Allemagne veut vacciner plus de personnes, mais pourrait se mettre en faute
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Aussi étrange que cela puisse nous paraître en France, les critiques fusent outre-Rhin, sur une campagne de vaccination jugée « trop lente ».
Tant et si bien que le ministère de la Santé allemand réfléchit à suivre la voie du Royaume-Uni : retarder la deuxième injection du vaccin Pfizer/BioNTech afin de vacciner davantage de personnes entre deux approvisionnements.
Pourtant partie sur les chapeaux de roues, avec plus de 295 000 injections en dix jours, la campagne de vaccination allemande risque de se retrouver rapidement face à un mur, celui d’un manque de doses.
Capacités de production
L’Union européenne a commandé, pour 2021, 300 millions de doses de ce vaccin. La commission européenne cherche à en acheter davantage, a déclaré lundi l’un de ses porte-paroles, tout en reconnaissant une insuffisance des capacités de production.
La société de biotechnologies allemande BioNTech ne nie pas le problème, travaillant sur une production européenne du vaccin, avec notamment le lancement d’une ligne de production à Marbourg, en Allemagne, d’ici fin février – et un potentiel de 250 millions de doses sur le premier semestre.
Une option hors contrat
Dans le même temps, BioNTech avertit : les problèmes d’approvisionnement ne sont pas une raison pour allonger le délai entre les deux injections, faute de données.
Le son de cloche est d’ailleurs le même outre-Atlantique, où la Food and Drug Administration rappelle que le programme de vaccination ne doit pas être modifié sans un nouvel essai clinique :
« Sans données appropriées, nous courons un risque important de mettre la santé publique en danger, sapant les efforts historiques de vaccination pour protéger la population contre la Covid-19 »
De son côté, l’Agence européenne du médicament rappelle que le vaccin Cominarty® a été autorisé pour deux injections espacées de 21 jours, et que « tout changement à ce sujet nécessiterait une modification de l’autorisation de mise sur le marché ».
Le cas échéant, le scénario envisagé par les Allemands (qui semble aussi séduire les Danois) serait considéré comme une « utilisation hors AMM ».
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