Sida : l'accès aux soins et la prévention au centre de la conférence de Durban
Près de 20.000 chercheurs, activistes, personnes atteintes du virus, médecins et politiques se retrouvent à partir de ce lundi 18 à Durban, en Afrique du Sud, où s'ouvre la 21ème conférence internationale sur le sida. Un rendez-vous mondial dans une ville qui avait connu en l'an 2000 un congrès pointant les inégalités face à cette maladie: l'accès aux soins se trouvait majoritairement dans l'hémisphère nord mais les malades en grande partie dans le Sud. Des manifestations ont eu lieu en marge du congrès pour faire pression sur les décisionnaires. En Afrique du Sud, près d'une personne sur cinq est atteinte de la maladie.
Depuis le début de l'épidémie en 1981, le virus a fait plus de 30 millions de morts. En 16 ans, des progrès spectaculaires ont pu être constatés mais le combat est loin d'être fini. Tout peut encore arriver, l'éradication du virus comme un nouveau démarrage de l'épidémie.
Dans les pays dits développés, le Sida ne tue presque plus grâce aux traitements actuels comme la trithérapie, mais la maladie continue à faire des ravages dans de nombreux pays. Environ 37 millions de personnes vivent avec le virus mais un peu moins de 16 millions ont accès à un traitement. Les zones les plus affectées sont l'Afrique subsaharienne -avec 1,4 million de nouveaux cas en 2014- et la zone Asie Pacifique. Les décès y demeurent très nombreux: près de 800.000 par an en Afrique subsaharienne et 240.000 en Asie Pacifique. Les jeunes filles sont les plus concernées, car elles représentent près de 65% des nouvelles infections en Afrique subsaharienne… Mais les pays développés ne sont pas près d'éradiquer la maladie non plus. En France, 6.500 nouveaux cas de SIDA sont diagnostiqués chaque année, avec une hausse très importante de la contaminations chez les jeunes.
Sur les 3è millions de personnes infectées, on estime que 17 millions vivent avec le VIH sans le savoir. C'est pourquoi l'ONUSIDA propose à la communauté internationale que d'ici 2020, 90% des personnes infectées soient dépistées et aient la possibilité d'accéder à un traitement.
Pour Michel Sidibé, le directeur de l'ONUSIDA à Libération, les efforts déployés depuis l'an 2000 sont "magnifiques". A l'époque, seulement un million de personnes étaient traitées, surtout dans les pays du Nord. Mais selon lui "c'est en matière de prévention que la situation est d'une grande fragilité. Chaque année, près d'1,9 million d'adultes sont infectés par le VIH, et depuis 2010, ce chiffre ne baisse pas, voire augmente. (…) L'Europe de l'Est et l'Asie centrale comptent une hausse de 57% des contaminations entre 2010 et 2015".
Pour lui, le financement par les donations sera caractéristique du changement dans les années à venir. Sans cet argent, le Sida ne reculera pas, loin de là.
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