Téléconsultation : Les médecins généralistes demandent davantage de contrôle
Depuis la crise du Covid-19, les plateformes de téléconsultation ont explosé. Censées pallier le manque de médecins en zones rurales pour ceux qui en ont le plus besoin, elles sont devenues de dangereuses machines à sous. Le syndicat de médecins généralistes MG France souhaite des contrôles accrus.
Les plateformes sont légion : Livi, Hellocare, Helpsy... Sans nier les avantages de la technologie, MG France dénonce dans un communiqué publié le 4 décembre les téléconsultations "hors sol".
En rapportant les résultats d'études menées par la CPAM, le syndicat souligne un écart significatif entre les téléconsultations "plateformes", et les téléconsultations pratiquées par des médecins généralistes traitants.
Les premières "ont été pratiquées à 82% au bénéfice de patients de 16 à 39 ans, quand celles effectuées par les médecins libéraux ne le sont qu'à 51,8%." Aussi, "90% des téléconsultations de plateforme le sont pour des patients n'ayant pas d'ALD (affection longue durée)." Quand la CPAM n'est pas derrière pour surveiller, "26% des actes sont facturés avec des majorations de nuit ou de dimanche". Enfin, "les téléconsultations de plateforme conduisent à des prescriptions d'antibiotiques 2,5 fois plus fréquentes que celles des généralistes".
En clair, non seulement la téléconsultation ne vient pas en aide à ceux qui en ont réellement besoin, mais elle devient une vraie machine à sous qui pourrait s'avérer dangereuse. En sortant de l'école, les jeunes médecins sont appelés par les sirènes de ces entreprises privées, qui leur promettent un salaire confortable pour des téléconsultations de 4 min en moyenne. Une sinécure, mais pas une médecine responsable.
Comme le rapporte l'Humanité, la présidente de MG France explique que "ces plateformes de téléconsultation, avec des fonds privés derrière, échappent à tout contrôle depuis que l’État a aboli les réglementations. Elles n’ont pas connaissance du patient, ni de son dossier médical, ni des examens cliniques."
Pour autant, c'est une solution qui continue de se répandre comme une trainée de poudre. Récemment, c'est la SNCF qui a annoncé vouloir déployer des espaces de télémédecine dans quelque 300 gares d'ici à 2028.
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