Vache folle : faut-il craindre le retour de la maladie en France ?
La France doit-elle craindre le retour de la maladie de la vache folle ? Les chercheurs commencent à s'en inquiéter et mettent en garde contre la tentation du retour à l'utilisation des farines animales dans l'alimentation du bétail.
La France n’est pas à l’abri d’un retour de la maladie de la vache folle. C’est l’alerte lancée par des chercheurs de l’INRA et de l’école vétérinaire de Toulouse qui viennent d'identifier l’origine de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Ils sont désormais en mesure de confirmer que cette neuro-dégénérescence mortelle qui, chez l’homme, prend la forme de la maladie de Creutzfeld Jacob, passe la barrière des espèces.
Venue de Grande-Bretagne, l’ESB avait contaminé des milliers de bovins partout en Europe et en Amérique, dans les années 90. L’épizootie avait entraîné le développement de la maladie mortelle de Creutzfeld-Jacob chez des centaines de personnes dans les années 80-90, dont 27 personnes en France. Elle avait été endiguée après l’interdiction en Europe, en 1997, des farines animales dans l’alimentation des ruminants, mais aussi grâce à la surveillance des contaminations croisées et à la destruction des tissus à risque les plus élevés.
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Mais, expliquent l’équipe de recherche toulousaine dans la revue Nature Communications, si « ces mesures sont toujours en place, elles coûtent très cher ». Les industriels et quelques responsables sanitaires poussent donc en faveur de leur élimination. En procédant notamment de nouveau au recyclage des carcasses animales. Elles produisent en effet « des protéines de bonne qualité », qui sont une « bonne alternative à l’importation de soja », selon les auteurs de l’expérimentation. Mais le revers de la médaille pourrait donc être, si réapparaît l’ESB, de faire encourir le risque que la maladie se propage de nouveau, aux animaux comme aux humains. Les éleveurs bovins français se sont déjà alarmés d’un possible retour en Europe des animaux nourris à la farine animale : c’est ce que la signature du CETA (accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne) pourrait impliquer, les farines animales étant autorisées au Canada.
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