Vers un prix plancher pour les "happy hours" ?
Se dirige-t-on vers la fin des "happy hours", permettant le plus souvent de boire deux verres d'alcool pour le prix d'un dans les bars? S'il est trop tôt pour en arriver à cette conclusion, c'est en tout cas un pas dans ce sens qu'on fait les sénateurs en votant, mardi 15, un amendement au projet de loi santé. Ce texte vise ainsi à limiter les baisses de prix sur l'alcool lors de ces opérations promotionnelles, et donc à les rendre moins avantageuses.
Les "happy hours" sont des périodes d'une ou plusieurs heures où les boissons alcoolisées sont vendues moins cher dans les bars, notamment. Une habitude bien connue des fêtards, et surtout des plus jeunes, que le Sénat veut encadrer afin de la rendre moins avantageuse. L'objectif de l'amendement en ce sens déposé par le socialiste Franck Montaugé est ainsi de "faire cesser certaines pratiques, comme le +binge drinking+(ou +biture express+), qui entraînent une consommation excessive d'alcool très préjudiciable à la santé et à la vie des jeunes".
Concrètement, il s'agirait de fixer, par décret, un prix plancher correspondant à une fraction du prix de vente originel, précise l'amendement du sénateur. Exemple: une pinte de bière vendue 7 euros ne pourra pas, pendant les happy hours, passer sous la barre des 4,90 euros, contre environ 3,50 euros actuellement.
Si l'idée a été adoptée par la Chambre haute, elle n'emballe toutefois pas les associations spécialisées dans la lutte contre l'alcool. "Le +binge drinking+ ne se pratique pas dans les bars", explique ainsi le coordinateur de Fêtez clairs Nicolas Buonomo cité par Le Figaro. Puis d'enfoncer le clou: "consommer une grande quantité d'alcool dans un bar, même en Happy Hours revient cher, souvent les jeunes préfèrent acheter des bouteilles dans un supermarché et aller les boire sur un banc ou chez eux".
Le risque serait ainsi grand de pousser encore un peu plus les gens, et notamment les jeunes, à déserter les bars et à boire chez eux ou en extérieur. Des lieux où il est très difficile, voire impossible, de mener des actions de prévention qui ont pourtant déjà fait leurs preuves.
Cet amendement au projet de loi santé, que les sénateurs ont également modifié pour interdire les cabines de bronzage à UV ou encore le paquet de cigarettes neutre, devra toutefois être validé par l'Assemblée nationale en seconde lecture avant d'être définitivement intégré à la loi.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.