Des spermatozoïdes créés in vitro : des recherches redonnent de l'espoir aux hommes stériles
Il s’agit d’une "première mondiale" et d’un "véritable enjeu de société". Kallistem, une société française de biotechnologie implantée à Lyon, a annoncé mercredi 6 avoir réussi à créer "des spermatozoïdes humains complets in vitro". Ces derniers ont été réalisés à "partir de biopsies testiculaires de patients ne contenant que des cellules germinales immatures (spermatogonies)", c'est à dire d’hommes stériles, a expliqué la société dans un communiqué. Ces recherches"ouvrent la voie à des thérapies innovantes pour préserver et restaurer la fertilité masculine, un véritable enjeu de société au niveau mondial, où l'on a observé depuis 50 ans une baisse de 50% du nombre de spermatozoïdes", fait valoir Kallistem.
S’ils étaient publiés dans une revue scientifique, gage de sérieux, ces travaux confirmerait une véritable avancée en assistance médicale à la procréation. Toutefois, Kalllistem ne compte rien publier avant le 23 juin, date où le brevet de ce procédé baptisé Aristem sera rendu public, explique le site de Sciences et Avenir.
A long terme, l’objectif de la société est de pallier la stérilité masculine grâce à la production en laboratoire de gamètes mâles complètement formés et fonctionnels. Le spermatozoïde sera ensuite introduit dans l'ovule via une pipette.
Toutefois, cette technologie risque de ne pas pouvoir s’appliquer à tous les hommes stériles. Interrogée ce vendredi par Le Figaro, le Dr Nathalie Rives, responsable du centre d'assistance médicale à la procréation au CHU de Rouen, dont l’équipe est parvenue à créer des spermatozoïdes de souris in vitro, se dit"réservée sur l’ampleur des débouchés". "Il n'est pas exclu que les adultes souffrant d'azoospermie (absence totale de spermatozoïdes dans le sperme, NLDR) présentent des anomalies génétiques qui empêcheront aussi la spermatogénèse (processus de production de spermatozoïdes NLDR) in vitro", prévient-elle.
Quoi qu’il en soit,"cette avance scientifique et technologique" devrait permettre à Kallistem, "qui s’est développée jusqu’ici en investissant sur des fonds propres", "de lever des fonds pour accélérer son plan de développement" d’ici quelques mois et de poursuivre son projet thérapeutique, assure la société dans son communiqué.
Les études précliniques devraient durer jusqu’en 2016 et les études cliniques commencer l’année suivante. L’ambitieuse société souhaiterait commercialiser ses technologies "auprès des industriels du marché de l’assistance médicale à la procréation (AMP), et également (...) auprès de centres de reproduction privés et publics" d’ici cinq ans.
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