Espace : le jour où Mars a basculé

Selon une équipe du CNRS, la surface de Mars s'est déplacée de 20 à 25 degrés il y a plusieurs milliards d'années sous l'effet d'un immense massif volcanique. Une découverte qui résout le mystère des rivières martiennes, et pourrait aider à découvrir des traces de vie.

La planète Mars n'a décidément pas fini de livrer ses secrets. Le dernier en date, un important basculement de sa croute terrestre survenu il y a environ 3 milliards d'années. C'est ce qu'avance une équipe du CNRS dans une étude parue mercredi 2 dans la revue Nature.

Selon ces travaux, la Planète rouge présentait dans sa jeunesse (elle est âgée comme le système solaire d'environ 4,5 milliards d'années) un visage très différent. Mais il y a entre 3 et 3,5 milliards d'années, sa surface a "basculé". La faute à la naissance d'un imposant massif volcanique, le dôme de Tharsis.

L'ensemble de ces volcans s'étend sur 5.000 kilomètres de diamètre, 12 kilomètres d'épaisseur et pèse la bagatelle d'un milliard de milliard de tonnes. Une telle masse aurait fini par influer sur l'équilibre de la surface martienne. La croute et le manteau de la planète se seraient donc déplacés autour de son noyau afin que le dôme se positionne sur l'équateur. L'équipe du CNRS estime que la surface martienne a donc basculé d'environ 20 à 25 degrés. Sur Terre, cela placerait le pôle nord en Islande.

Cette conclusion provient de l'étude des anciennes rivières martiennes. La localisation de ces dernières semblait en effet anarchique aux scientifiques, et certaines se trouvent dans des zones incompatibles avec la présence d'eau liquide sous ces latitude et l'ancien climat de Mars. Une précédente étude datant de 2010 avait déjà évoqué cette hypothèse pour justifier la présence d'un immense réservoir de glace près du dôme de Tharsis. Il s'agirait en fait de l'ancien pôle nord de Mars.

Cette découverte pourrait favoriser la recherche de traces de vie sur Mars. Car si son existence sur Mars n'a jamais été prouvée, nombreux sont ceux qui estiment qu'elle peut y avoir existé à cette même époque où le pôle nord était au nord et où l'eau coulait dans des rivières bien à leur place. C'est autour de ces anciennes zones humides qu'il faudra chercher. Un nouvel indice pour les missions d'observations, et celles d'exploration humaine qui pourraient débuter dans les années 2030.