L’armée française comptera bientôt des "soldats augmentés" dans ses rangs
Après avoir obtenu l’avis favorable d’un comité d’éthique, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé le développement de soldats « augmentés » au sein de l’armée française. De quoi parle-t-on exactement ? Explications.
Feu vert du comité d’éthique de la défense
« Oui à l'armure d'Iron Man et non à l'augmentation et à la mutation génétique de Spiderman ». C’est ainsi qu’en décembre dernier, la ministre des Armées a annoncé que la France s’apprêtait à déployer ses premiers soldats dits augmentés.
Cette référence aux super héros de la part de Florence Parly n’a rien de fortuite. Elle fait suite à l’avis favorable qu’a rendu le comité d’éthique de la défense. Fondé fin 2019 et composé d’experts, il était chargé d’apporter à titre consultatif son éclairage sur des questions éthiques comme l’utilisation de « robots tueurs » dans l’armée et sur l’exploitation de techniques innovantes et invasives pour augmenter les capacités militaires des soldats français.
Des augmentations intégrées à l’uniforme et réversibles
Par exemple, si cela était scientifiquement possible, pourrait-on implanter des dispositifs sous la peau des militaires pour que leur cerveau puisse communiquer avec les ordinateurs de l’armée ? Ou bien augmenter l’acuité visuelle des soldats grâce à une chirurgie spécifique ?
Pour Florence Parly, transformer les soldats français en Captain America ou en cyborgs indestructibles grâce à des technologies innovantes n’est absolument pas à l’ordre du jour. La ministre a tenu à « mettre fin à tout fantasme » en déclarant que « ces évolutions dites "invasives" ne sont pas à l’agenda des armées françaises ». « Plutôt que d’implanter une puce sous la peau, nous cherchons à l’intégrer à un uniforme », a précisé la ministre des Armées. Concrètement, ces augmentations pourraient plutôt se traduire par l’équipement de ceintures « vibrantes » permettant aux soldats et à leur chien de communiquer à distance, ou de radars pour détecter la présence d’ennemis derrière des obstacles. La ministre a aussi tenu à rappeler que toute augmentation invasive doit être pratiquée après avoir recueilli le consentement des soldats, qu’elles doivent être réversibles et ne porter atteinte ni à la santé, ni à la sécurité des militaires qui en bénéficieront.
Des expérimentations controversées dans d’autres pays
Si pour l’armée française, il n’est pour l’heure pas question de développer des « super soldats » grâce à des technologies invasives, certains pays ne s’embarrassent d’une éthique aussi rigoureuse. C’est le cas de la Chine, dont les expérimentations pour améliorer biologiquement les performances de ses soldats inquiètent la France et les États-Unis, même si la diplomatie chinoise affirme qu’il s’agit de « mensonges ». « Tout le monde n'a pas nos scrupules et c'est un futur auquel il nous faut nous préparer », a prévenu Florence Parly.
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