L'astéroïde à 5.000 milliards d'euros, trop beau pour être vrai
Un astéroïde à 5.000 milliards d'euro, voilà quelque chose qu'on ne voit pas passer tous les jours à proximité de la Terre. Et pour cause: pour certains scientifiques, cette somme est surévaluée, voire parfaitement fantaisiste.
Mais comment un astéroïde peut-il avoir une valeur autre que scientifique? A cause de sa composition. Plusieurs sociétés envisagent en effet d'exploiter un jour les ressources minières des astéroïdes. Parmi elles, l'entreprise américaine Planetary Resources qui, sur son site, prévoit rien de moins que de "changer le cours de l'humanité".
Son président, Chris Lewicki, a communiqué sur un astéroïde qui est passé dans la nuit de dimanche 19 à lundi 20 à environ 2,4 millions de kilomètres de la Terre. C'est-à-dire assez près, à l'échelle de l'univers (environ six fois la distance Terre-Lune). Selon Chris Lewicki, cet astéroïde, UW158, serait essentiellement composé de platine, à hauteur de 90 millions de tonnes. La valeur d'une telle quantité de ce métal précieux est estimée à 5.000 milliards d'euros.
L'information a vite été reprise par les médias du monde entier. Mais la communauté scientifiques doute de sa crédibilité. Plusieurs experts relèvent que la composition de l'astéroïde n'a pas été établie.
Pour l’astrophysicien Patrick Michel, directeur de recherche CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur cité par 20 Minutes, "il n’y a pour l'instant aucun indice de présence de métal sur cet astéroïde". Selon son confrère Hervé Cottin, il n'est même pas possible de connaître la composition de ces corps célestes au-delà "des premiers micromètres (un millième de millimètre, NDLR) de sa surface. Le reste n’est qu’extrapolation".
Les déclarations de Chris Lewicki ressemblent donc davantage à un coup de communication. Si certains astéroïdes pourraient en effet renfermer des quantités de matières précieuses, les exploiter de manière rentable semble encore un doux rêve. Pour des raisons techniques d'abord, mais aussi parce qu'elles sont considérées par les Nations-Unies comme des biens communs de l'humanité, et non pas comme des objets privatisables et exploitables.
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