Le Cyberscore : la nouvelle proposition du Gouvernement pour informer sur les risques en ligne
Le “cyberscore” a été adopté en première lecture au Sénat le 22 octobre. De la même façon que le Nutriscore a pour objectif d’informer le consommateur sur la nature nutritionnelle des aliments transformés, le cyberscore doit aider l’utilisateur à mieux choisir ses fournisseurs d’outil collaboratifs, burocratiques ou ses application. Ce nouvel indicateur très simple, pourrait s’avérer très utile à un moment où la crise sanitaire nous fait massivement nous tourner vers le numérique.
Le confinement a mis en lumière l'urgence de mieux connaître les plateformes numériques
La ruée vers les outils de visioconférence et de “tchat” pour remplacer les réunions professionnelles, scolaires, voire même les apéros entre amis a propulsé des millions d'utilisateurs sur des outils qu'ils ne connaissaient pas. Les nombreux utilisateurs de Zoom, HouseParty ou Google Meet ont été rapidement alertés par le gouvernement concernant les problèmes de sécurité auxquels les utilisateurs s'exposent sur ces plateformes. Dans le même esprit, un code couleur à la façon de Nutriscore à été imaginé, pour aider à mieux comparer les différents services numériques et pouvoir faire le choix de ceux qui protègent le mieux les données.
L’information du consommateur est aussi nécessaire pour les plateformes numériques
Le Sénat a voté jeudi 22 octobre à l'unanimité le principe de ce "cyberscore". Comme dans le secteur agro-alimentaire, ce sont les fournisseurs d’outils et plateformes numériques mais aussi les fournisseurs de services de communication au public en ligne qui seraient responsables de l’afficher. Ce score est surtout conçu pour les grandes plateformes, surtout celles qui dépassent un seuil de connexion "d'au moins cinq millions de visiteurs uniques par mois". Les acteurs soumis à ce cyberscore seront définis dans les semaines à venir.
Le gouvernement veut alerter et prévenir sur la cybersécurité
Selon une étude récente OpenText, les Français seraient de mauvais élèves de la protection de leurs données. En effet, plus d'un tiers des Français affirme, selon l'étude, n’avoir aucune connaissance de la législation destinée à protéger leurs données. Ils sont aussi moins proactifs que leurs voisins Allemands, Britanniques et Espagnols, pour demander aux entreprises des précisions sur la collecte de leurs données
Le Sénateur Laurent Lafon, auteur de la proposition de loi, explique pour NextInpact qu’il y a un vide entre la réalité et les préoccupations des utilisateurs Francais, dû à un problème d’information.
“Une information synthétique, visuelle et accessible immédiatement à tous les usagers, quel que soit leur degré de connaissance” est donc nécessaire pour sensibiliser aux risques que les usagers prennent en utilisant les plateformes numériques, non seulement concernant leurs données personnelles, mais aussi les données en général.
Quels critères pour le Cyberscore?
Quatre ou cinq critères qui permettent facilement identifier le risque encouru doivent encore être identifiées par arrêté. L’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) et l'équipe de Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, participent à la réflexion pour définir les critères. Ils devront garder une nature fiable et pragmatique, d'autant plus qu'il s'agit d'un système d'autoévaluation, sans autorité indépendante, responsable de la notation pour faciliter sa mise en œuvre.
Pouvons-nous avoir confiance dans les plateformes pour mettre en place un tel scor sur la base d'un auto-diagnostic? Selon Laurent Lafon, les entreprises n'ont aucun intérêt à tromper l'utilisateur: “Je ne suis pas sûr qu'à moyen terme une structure qui cacherait l'information serait gagnante” .
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