L'homme et le singe ont un ancêtre commun et ce sont des bactéries intestinales qui le prouvent
Si l'homme descend bien du signe, il partage également avec lui une partie de sa flore intestinale. C'est ce que vient de montrer une équipe internationale qui a publié ses conclusions dans la revue Science jeudi 21. D'autant plus que certains de ces micro-organismes sont vieux de plusieurs millions d'années.
"Nous montrons avec cette recherche que certaines bactéries intestinales humaines descendent directement de celles qui vivaient dans les intestins de nos ancêtres communs avec les singes", a indiqué Andrew Moeller, l'un des co-auteurs de l'étude."Cela prouve qu’il y a une lignée ininterrompue de ces bactéries depuis des millions d’années", depuis l’émergence des singes africains.
Cette découverte importante sur le microbiote intestinal (ensemble des micro-organisme vivant dans l'intestin) a été possible grâce au séquençage génétique des échantillons de matières fécales issues de singes sauvages d'Afrique ( 47 chimpanzés, 24 bonobos et 24gorilles) mais aussi de 16 personnes résidant aux Etats-Unis.
L'objectif de cette étude était de déterminer l'origine de ces bactéries humaines et animales et leur âge. Preuves génétiques à l'appui, l'exploration de leur ADN a permis de montrer que l'évolution de ces bactéries en souches distinctes correspond au moment où les ancêtres communs à l'homme et au singe ont évolué vers des espèces distinctes, soit il ya plus de 15 millions d'années, à l'époque où l'espèce humaine n'existaient pas encore.
En outre, les chercheurs ont mis en évidence une évolution des bactéries en différentes souches, lorsque les ancêtres communs ont commencé à évoluer en diverses espèces. Le premier clivage serait intervenu il y a environ 15,6 millions d’années, quand la lignée des gorilles a divergé de celle des autres hominidés. Une seconde séparation aurait eu lieu il y a 5,3 millions d’années, au moment où la branche humaine s’est séparée de celles des chimpanzés et des bonobos.
"Nous savions depuis longtemps que les humains et nos plus proches cousins, les grands singes, ont ces bactéries dans leurs intestins", a relèvé Andrew Moeller. "La plus grande question à laquelle nous cherchions à répondre était celle de savoir d'où viennent ces bactéries, de notre environnement ou de notre évolution, et combien de temps les lignées ont persisté", a-t-il ajouté.
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