Mission Rosetta : la sonde spatiale européenne a frôlé la catastrophe

La sonde Rosetta s'est approchée tellement près de la comète Tchouri, samedi 28 mars, qu'elle a frôlé la catastrophe. Les éléments expulsés par la comète l'ont complètement désorientée, laissant craindre le pire aux ingénieurs de l'Agence spatiale européenne (ESA).

Rosetta l'a échappé belle. La sonde spatiale européenne a rencontré de sérieuses difficultés de navigation en survolant de très près la comète Tchouri, a annoncé jeudi 2 l'Agence spatiale européenne (ESA). Malgré une belle frayeur, Rosetta, qui est passé à deux doigts de la catastrophe, s'en est bien sortie.

Les faits se sont produits le 28 mars. Alors que la comète Tchouri rejette de plus en plus de gaz et de poussière au fur et à mesure qu'elle se rapproche du Soleil, la sonde s'est approchée d'elle, peut-être d'un peu trop près, à seulement 14 kilomètres de sa surface. La sonde Rosetta, qui se trouve habituellement à une distance d'environ 100 kilomètres de Tchouri, a alors "expérimenté des difficultés significatives de navigation", a écrit l'ESA dans un billet posté sur son blog.

Lorsqu'elle s'en est approchée, les éléments expulsés par la comète ont aveuglé ses capteurs, qui utilisent la position des étoiles pour se repérer. Complètement déboussolée, Rosetta a basculé en mode sécurité ("safe mode") pendant plusieurs heures, laissant craindre le pire aux ingénieurs de l'ESA. Pour leur plus grand bonheur, la sonde a réussi à s'éloigner suffisamment pour reprendre ses esprits. "La sonde a réussi à récupérer mais il lui faudra un peu plus de temps pour reprendre ses activités scientifiques normales", a souligné l'ESA.

Et comme la communication autour de la mission Rosetta bat son plein depuis le 12 novembre dernier, jour de l'atterrissage de son petit robot Philae sur la comète Tchouri, la sonde s'est également exprimée sur Twitter pour rassurer ses abonnés. "Merci pour vos gentils messages", a-t-elle écrit quelques jours après l'incident. "Je me sens beaucoup mieux et j'espère reprendre mes activités normales bientôt", a-t-elle ajouté.

S'il y a eu plus de peur que de mal, les équipes de Rosetta devront malgré tout refaire tout le plan de vol de la sonde. "C'est plusieurs mois de travail à la poubelle", a expliqué Sylvain Lodiot, responsable des opérations de la sonde à l'ESOC (Centre européen d'opérations spatiales) à Darmstadt en Allemagne.