Grève des contrôleurs : des "dizaines de millions d'euros" en jeu, prévient ADP
La grève des contrôleurs aériens en France prévue ce jeudi pourrait entraîner des pertes financières substantielles pour les compagnies aériennes et les aéroports, estimées en "dizaines de millions d'euros" par jour selon Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP.
S'exprimant sur Franceinfo, de Romanet a souligné l'ampleur de l'impact économique de cette grève qui survient à un moment particulier, coïncidant avec les vacances de printemps de deux des trois grandes zones académiques en France. Les contrôleurs aériens protestent contre les modalités d'accompagnement, notamment les conditions salariales, d'une réorganisation majeure du contrôle aérien français.
En réponse à cette action, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a pris les devants en demandant aux compagnies aériennes de réduire drastiquement leurs rotations. Les réductions prévues sont particulièrement sévères : 75% des vols devront être annulés à Paris-Orly, le deuxième plus grand aéroport du pays, et 65% à l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy et à Marseille, les principales plaques tournantes du transport aérien en France. Ces annulations massives, un événement rare dans l'histoire de l'aviation française posent des défis logistiques et financiers majeurs pour les acteurs du secteur. "Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet, soulignant la gravité de la situation pour les voyageurs et l'industrie.
Le PDG a également exprimé sa préoccupation pour les passagers, notamment parce que la grève coïncide avec une période de forte affluence due aux vacances. L'impact sur les voyageurs est loin d'être négligeable. Des dizaines, voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leurs plans de voyage perturbés. Rien que lundi, les aéroports de Roissy et Orly ont accueilli respectivement 203.000 et 111.000 passagers, illustrant bien l'ampleur d’un impact potentiel.
Face à cet échec des négociations avec la DGAC, le syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, le SNCTA, a déposé un deuxième préavis de grève pour le week-end de l'Ascension, exacerbant les tensions et les enjeux. Cette situation tendue survient alors que de Romanet appelle à la responsabilité des négociateurs pour éviter la grève, soulignant que ces mouvements sociaux perturbent grandement la sérénité des Français mais aussi des étrangers.
Pour de Romanet, les réformes de productivité exigées par le gouvernement aux contrôleurs sont essentielles. Elles répondent aux besoins des compagnies aériennes, notamment européennes, qui nécessitent un contrôle aérien efficace lorsqu'elles survolent la France.
Cet appel à la réforme et à l'efficacité souligne les défis auxquels est confronté le secteur de l'aviation, cherchant un équilibre entre exigences opérationnelles et droits des travailleurs, et ce dans un environnement complexe et en rapide évolution.
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