Le projet de lignes à grande vitesse déclenche la colère des écologistes
Le train ne souffre pas de la même campagne de discrédit que l’avion, au sujet de son empreinte environnementale. Mais en réalité, alors que le train est souvent vu comme un transport écologique, ce n'est pas toujours le cas, surtout pour les lignes à grande vitesse. Le 17 septembre dernier, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu à la gare de Lyon à Paris pour célébrer les 40 ans du TGV et pour dévoiler le « TGV M », un train du futur. Mais il a aussi fait d’autre annonces, de grands projets pour faire de « la décennie 2020, la décennie du TGV » : de nouvelles lignes à grande vitesse, et le passage de neuf à douze TGV M livrés par an à partir de 2024. Des projets vivement contestés par les écologistes, comme le détaille Reporterre dans un article.
La construction de gares au détriment des espaces naturels
Le train émet en moyenne jusqu'à 50 fois moins de CO2 que la voiture et 80 fois moins que l'avion. Alors pourquoi ces critiques ? Les réticences viennent du fait que la construction de nouvelles lignes demande trop de ressources. C’est le cas par exemple de la ligne Lyon-Turin, considérée comme une potentielle catastrophe pour les sources et l’approvisionnement en eau potable des villages de montagne. Les ressources investies pourraient, selon les écologistes, servir à réhabiliter les anciennes lignes. La ligne Bordeaux-Toulouse de son côté, risquerait d'être la plus chère de l’histoire et de détruire 4 830 hectares de vignobles et de sites naturels.
Le culte de la vitesse au détriment de l’environnement
Les critiques remettent aussi en cause le recours à des technologies trop chères, en raison du seul culte voué à la puissance et à la vitesse. Des valeurs élitistes, selon les écologistes. « Les sommes déversées dans ces grands projets, sont autant d’argent en moins pour les petites lignes », explique Anne Lassman-Trappier, présidente de France Nature Environnement. Pour le sociologue Julien Milanesi, ces investissements de la part de l’État, mettent l’accent sur les besoins des urbains pressés, la ponctualité et l’uniformisation des horaires “au détriment des navettes locales pour les moins fortunés.” La stratégie des trains modernes et chaque fois plus rapides ne feraient que renforcer l'économie dans les métropoles et marginaliser peu à peu les territoires ruraux.
Un train low tech verra t-il le jour ?
Toujours selon Julien Milanesi, le train pourrait être un ami de l’environnement, mais pas sur ce modèle des trains à haute vitesse qui ont trop d’impact sur les milieux naturels. “Il est temps aujourd’hui de choisir entre le train prométhéen qu’incarne le TGV et un train véritablement écologique, low-tech, qui consommerait très peu, irait moins vite et maillerait davantage le territoire ».
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