Solar Impulse-2 entame sa traversée du Pacifique
Alors qu'il était cloué en Chine depuis le 22 avril pour cause d'une météo défavorable, l'avion solaire Solar Impulse-2 s'est enfin élancé, dans la nuit de samedi 30 à ce dimanche, depuis la ville de Nankin pour entamer sa longue traversée du Pacifique. Selon les organisateurs, ce vol de 8.500 kilomètres devrait durer environ 130 heures et n'est pas dénué de risques car il s'agit de l'étape la plus longue et la plus difficile du voyage.
Le pilote suisse André Borschberg, l'un des deux créateurs de cet avion, devra tenir six jours et six nuits de suite seul aux commandes. Pour y parvenir, le pilote, âgé de 62 ans, ne pourra pas dormir comme à son habitude. Il devra faire de brèves siestes d'une vingtaine de minutes et pour éviter tout risque, son siège, qu'il ne pourra quitter, a été équipé d'un système de WC. Pour parvenir à ses besoins, huit bonbonnes d'oxygène, 15 kilos de nourriture et 21 litres d'eau ont également été disposés à bord.
"Je ne vois pas cela comme risqué, parce que nous avons travaillé longtemps sur les différents problèmes. Si nous perdons un moteur, on peut voler avec les trois autres par exemple", a-t-il expliqué avant d'ajouter: "dans le pire des cas, nous avons un parachute, un radeau de survie et on sait s'en servir. Evidemment, on espère qu'on aura pas à le faire".
Cette traversée constitue d'autant plus un défi technologique et un exploit aéronautique que l'avion, propulsé par la seule énergie solaire, n'a jamais encore volé au-dessus d'un océan, ni resté en l'air plus de 24 heures. Toutefois, le pilote s'est voulu rassurant avant de monter dans le cockpit. "Nous disposons d'une bonne fenêtre météo" pour cette traversée, a-t-il notamment déclaré.
Le projet, financé par des entreprises privées, a été initié par Bertrand Piccard et André Borschberg, en 2003. Solar Impulse-2 est censé démontrer qu'il est possible de faire le tour du globe sans recourir aux énergies fossiles. Le dessus de l'appareil est recouvert de panneaux solaires qui lui fournissent l'énergie nécessaire. Accumulée dans plusieurs batteries, l'électricité recueillie doit permettre à l'avion de voler aussi bien la nuit que le jour. A chacune des douze escales, les deux hommes ont décidé de se relayer afin de réussir le pari fou de parcourir un total 35.000 kilomètres sans encombre.
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