CHU de Bordeaux : l’ex-présidente de la Commission des produits de santé condamnée pour prise illégale d’intérêts
L’ex-présidente de la Commission des produits de santé du CHU de Bordeaux a été condamnée par le tribunal correctionnel de la ville à 100 000 € d’amende, dont 25 000 € ferme, pour prise illégale d’intérêts, rapportait Sud Ouest ce lundi 3 octobre.
Entre 2015 et 2018, cette spécialiste en pharmacie avait entretenu des liens non déclarés avec le laboratoire MSD alors qu’elle occupait un poste clé dans le choix des médicaments du centre.
De nombreux liens d'intérêts
C’est l’Agence française anticorruption (Afa) qui avait conclu en 2018 à ce lien d’intérêt entre la professeure et l’industrie pharmaceutique. En cinq ans, la pharmacienne avait touché de MSD près de 37 000 € d’avantages, six conventions d’expertise et 3 200 € de rémunération. En parallèle, elle était également devenue, sans le déclarer au CHU, la vice-présidente d’une association de médecins dont le fonctionnement était financé par MSD.
Selon un rapport de l’Afa, un grand nombre de médecins ne demandent pas une autorisation d’activité accessoire et très peu seraient tenus à une déclaration d’intérêts. De son côté, le CHU de Bordeaux a indiqué avoir « considérablement renforcé » sa politique de prévention des conflits d’intérêts depuis 2018.
La question des conflits d'intérêts non déclarés entre le personnel médical et l'industrie pharmaceutique, anime régulièrement le débat public. Le sujet, qui a rarement débouché sur des condamnations en justice, a été particulièrement prégnant tout au long de la crise du Covid-19, particulièrement du fait que les médecins invités sur les plateaux de télévision, dont les conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique leur étaient continuellement reprochés sur les réseaux sociaux, ne déclaraient pas ces liens avant de s'exprimer à l'antenne.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.