Alstom : une semaine clé débute pour les salariés du site de Belfort

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 septembre 2016 - 16:26
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Le marathon social s'ouvre lundi 26 après-midi avec un comité central d'entreprise extraordinaire consacré à l'usine de Belfort.
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Les salariés d'Alstom devrait recevoir cette semaine des explications de leur PDG sur la stratégie de l'entreprise. Un comité central d'entreprise se tiendra lundi après-midi.

Semaine clé pour les salariés d'Alstom, dont le site de Belfort est menacé de quasi fermeture: ils attendent des explications de leur PDG en comité d'entreprise et des annonces du gouvernement. Pour défendre leur avenir, ils sont appelés mardi 27 à manifester.

Le marathon social s'ouvre lundi 26 après-midi avec un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire consacré à l'usine de Belfort, berceau historique du constructeur ferroviaire où 400 emplois sur 480 sont menacés.

Le PDG Henri Poupart-Lafarge devrait "exposer la stratégie d'Alstom" devant les représentants du personnel qui attendent des solutions pérennes pour le site installé à Belfort depuis 1879, décrypte Daniel Dreger de la CGT.

"Est-ce qu'ils vont nous présenter un plan de compétitivité, un plan avec un saupoudrage de charges sur les 12 sites français?", s'interroge-t-il auprès de l'AFP, ajoutant que "M. Poupart ne peut attendre la fin de la semaine sans rien nous dire".

Faute de commandes, la direction a annoncé le 7 septembre son intention d'arrêter d'ici deux ans la production de trains à Belfort pour la transférer à Reichshoffen, en Alsace. Seule l'activité de maintenance serait maintenue dans la cité franc-comtoise.

Mais à sept mois de l'élection présidentielle, l'avenir du site belfortain est aussitôt devenu un enjeu politique. François Hollande a fait de son maintien un "objectif", soucieux d'éviter une déflagration similaire à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, en Lorraine, en début de quinquennat.

Après avoir dénoncé l'annonce "brutale" d'Alstom, le gouvernement a promis des "réponses" d'ici "la fin du mois" pour sauver l'usine, d'où est sorti le premier TGV en 1971 et dont dépendent près de 900 emplois indirects.

L'Etat, qui détient 20% du capital d'Alstom, a "le devoir de sauver" l'entreprise et Belfort, a prévenu dimanche le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, craignant un "effet cascade" sur l'ensemble de la filière ferroviaire.

Mardi, les "Alsthommes" se feront entendre. Ils sont appelés à la grève et à se rassembler dès 11H00 devant le siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où se tiendra un CCE ordinaire.

L'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a symboliquement affrété un TGV pour l'occasion afin de convoyer les salariés de Belfort et d'Ornans (Doubs). Entre "1.000 et 1.500 personnes" sont attendues, d'après un des organisateurs.

Le même jour, M. Poupart-Lafarge sera auditionné à l'Assemblée nationale par la commission des Affaires économiques.

Son groupe refuse jusqu'à présent d'évoquer un plan social, assurant qu'une "proposition de transfert" vers une autre usine Alstom sera formulée pour chacun des 400 salariés concernés.

Des tractations sont menées dans le secret entre l'Etat et les différentes entreprises pouvant apporter des commandes supplémentaires au groupe.

En coulisses, le gouvernement a ainsi mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l'achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.

"Des perspectives, il y en a: le Grand Paris, le TGV du futur, le développement du fret et du ferroutage, plutôt que de mettre des bus sur la route comme l'a fait (l'ancien ministre de l’Économie Emmanuel) Macron", a avancé Pascal Novelin (CGT), samedi, lors d'une manifestation à Belfort.

Le secrétaire d'Etat à l'industrie, Christophe Sirugue, devrait recevoir les syndicats dans la semaine pour faire un point.

Son cabinet a contacté les organisations syndicales "pour dire qu'ils travaillaient encore sur le dossier, qu'Alstom collaborait bien avec eux et qu'ils nous tiendraient informés en fin de semaine", rapporte à l'AFP Thierry Muller, représentant CFDT.

M. Sirugue "nous avait dit +Vous me jugerez sur les actes et non sur les paroles+. Donc on ira voir et entendre", glisse-t-il.

 

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