Après l'"Harmony of the seas", nouvelle commande de trois paquebots pour STX
Le chantier naval STX France de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a signé mercredi 25 une lettre d'intention avec l'armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL) pour la construction de trois nouveaux navires, treize jours après lui avoir livré le plus gros paquebot du monde, Harmony of the seas.
Ces trois navires supplémentaires, livrables en 2021 et 2022, représenteront au total, quand les financements seront bouclés, une commande d'environ "2,5 milliards d'euros" et "22 à 23 millions d'heures de travail", a annoncé Laurent Castaing, directeur général de STX France.
"C'est une nouvelle formidable. C'est pour nous la concrétisation de la confiance d'un client alors même que nous venons de lui livrer un paquebot qui n'était pas facile à réaliser", s'est-il félicité.
RCCL, qui a pris livraison le 12 mai de l'Harmony of the seas, le plus grand navire de croisière jamais construit, avec 362 mètres de long et 66 m de large, et qui fait déjà construire son frère jumeau à Saint-Nazaire pour sa filiale Royal Caribbean International (RCI), a ainsi mis une option sur un cinquième opus de la classe "Oasis", livrable au printemps 2021.
Le croisiériste américain est également prêt à commander deux nouvelles unités de la classe "Edge" pour sa marque Celebrity Cruises, livrables à l'automne 2021 et à l'automne 2022. Elles s'ajouteront aux deux premiers navires de grand standing, longs de 300 mètres et pouvant accueillir 2.900 passagers, actuellement en conception à Saint-Nazaire et qui doivent être livrés en 2018 et 2020.
Ces trois paquebots supplémentaires portent à neuf le nombre de commandes enregistrées depuis le début de l'année par STX France, après celles annoncées en février et en avril par l'armateur italo-suisse MSC, autre client historique des ex-Chantiers de l'Atlantique, soit un volume de près de "75 millions d'heures de travail supplémentaires" pour le chantier naval et ses sous-traitants, selon M. Castaing.
Avec cinq autres navires déjà inscrits au carnet de commandes, celui-ci "est très plein jusqu'à 2023 et plein jusqu'à 2026", a-t-il poursuivi, n'excluant pas de faire "sous-traiter quelques blocs ailleurs en Europe" pour faire face au plan de charge et au manque de place dans ses ateliers de Saint-Nazaire.
Ce carnet de commandes étalé sur dix ans va permettre "d'embaucher, investir, faire de la recherche et développement. On devrait sortir de cette période plus forts", a affirmé Laurent Castaing.
Le chantier naval, qui emploie 2.600 salariés et fait travailler actuellement environ 5.000 sous-traitants sur son site de Saint-Nazaire, a procédé à 500 embauches en trois ans, au rythme de 150 à 200 par an, a rappelé son directeur général, promettant de "continuer en 2016 et 2017 pratiquement sur le même rythme".
"Des embauches, il y en a déjà, mais il faut qu'il y en ait plus, aussi chez nos co-réalisateurs", a mis en avant François Janvier, délégué CFE-CGC chez STX, se réjouissant d'une intention de commande qui "permet de souffler, de construire, d'investir, de penser vraiment l'avenir (…)".
Pour Christophe Morel, représentant de la CFDT, cette "bonne nouvelle" résulte de l'accord de compétitivité signé début 2014 par une partie des syndicats, au moment où le chantier naval "était dans une situation difficile". "On s'est engagé et aujourd'hui on voit qu'on en récolte les fruits. Les commandes nous tombent les unes derrière les autres", a-t-il lancé.
"Le chantier démontre avec ce nouveau succès qu'il sait relever le défi de la compétitivité en poursuivant l'investissement et en restant à la pointe de l'innovation technologique et de l'architecture navale", a déclaré le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, se réjouissant dans un communiqué de cette "situation historique et exceptionnelle pour STX France".
Racheté en 2008 au Norvégien Aker Yards, STX France est détenu à 66,6% par STX Europe (filiale du sud-coréen STX) et à 33,3% par l'État français.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.