Autoroutes : augmentation des prix des péages en 2016
Après un an de gel, les tarifs autoroutiers vont repartir à la hausse en 2016, annoncent Les Echos ce mardi 1er décembre. Et selon le quotidien économique, ces augmentations seront bien supérieures à ce qu'avait établi l'accord passé entre les sociétés exploitantes et le gouvernement. Ainsi, Autoroute du Sud de la France (ASF) devrait augmenter le prix des péages de 1,63% en 2016, et Area (filiale d'APRR, exploitant des autoroutes en Rhône-Alpes) de 1,27%. La hausse la plus modérée aura lieu chez Cofirout, filiale de Vinci autoroutes (0,82%). "Ces évolutions ne sont pas encore gravées dans le marbre, mais les services de l'Etat les ont présentées au comité des usagers des autoroutes vendredi dernier", notent Les Echos.
Interrogée à ce sujet ce mardi sur RTL, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a déclaré qu'elle "n'était pas au courant" de cette augmentation des prix mais qu'elle s'y opposerait. "Je ne sais pas si cette information est exacte mais elle est exclue car l'engagement qui avait été pris était de ne pas dépasser l'inflation et même d'être en dessous compte tenu du pactole que les compagnies autoroutières avaient déjà accumulé dans le passé", a-t-elle ainsi déclaré.
En effet, selon l'accord général encadrant la hausse des prix des péages, les exploitants du réseau autoroutier peuvent augmenter leurs tarifs s'ils ne dépassent pas une hausse globale égale à 70% du taux d'inflation français. Or, le pays se trouve aujourd'hui à la limite de la déflation (+0,06% en 2015 seulement). Ainsi, avec de tels chiffres, les sociétés exploitantes ne devraient pas pouvoir augmenter les tarif autoroutiers à plus de 0,04%.
Comment une telle hausse a-t-elle donc pu être décidée? En 2012, l'Etat a décidé d'augmenter de 50% la "redevance domaniale", une taxe dont doivent s'acquitter les entreprises exploitantes. Afin de compenser ce nouveau prélèvement, ces dernières avaient alors réussi à obtenir, au terme d'un bras de fer juridique, la possibilité d'augmenter graduellement leurs tarifs de 1,5% entre 2015 et 2017.
Toutefois, suite à la publication du rapport de l'Autorité de la concurrence qui fustigeait la "rente de situation" des concessionnaires, basée justement sur des frais de péage jugés trop élevés, aucune hausse n'était intervenue en 2015. Les principales intéressés avaient toutefois réussi à obtenir la compensation de la redevance domaniale de 2016 à 2018. Celle-ci représentera donc la majeure partie des hausses des frais de péage l'année prochaine. A cela peut s'ajouter la compensation d'investissement engagés sur le réseau autoroutier, assurent les sociétés gestionnaires.
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