Banque Morning : les autorités de contrôle ont été efficaces, mais ont-elles préservé la confiance ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 23 décembre 2016 - 12:56
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La carte de la banque Morning.
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©Capture d'écran blog.morning.com
Les 500.000 euros du compte de cantonnement ont été prélevé pour garantir le financement de la carte de paiement.
©Capture d'écran blog.morning.com
La banque Morning, une société représentative des "Fintech", s'est retrouvée au bord de la liquidation. Début décembre, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a pris les mesures suspensives nécessaires ce qui a permis de temporiser et d'éviter le pire. La confiance a été maintenue... mais quid de l'anticipation.

Quel niveau de confiance dans les organes de régulation les déboires de Morning mettent-ils en évidence? Et quelle conséquence tirer sur le développement futur dans le domaine des "Fintech" ? La "néobanque" toulousaine a vu ses activités suspendues début décembre par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), bloquant de facto le compte des 75.000 clients d’une société emblématique de ces start-ups à mi-chemin entre la finance et les nouvelles technologies.

Vision positive de la chose: les mécanismes "garde-fous" ont fonctionné. En effet lorsque Morning s’est retrouvé dans une situation irrégulière côté trésorerie, il a été reproché à la société d’avoir prélevé 500.000 euros dans le compte de cantonnement (censé garantir les dépôts) pour se sortir de l’ornière et garantir l’émission de sa carte de paiement MasterCard. L'ACPR a agi sans délai, imposant le blocage avant la catastrophe, montrant une vraie efficacité dans la régulation.

La Maif, actionnaire à hauteur de 38% de Morning a, de son côté, selon les propos de son directeur adjoint Nicolas Siegler cité par Les Echos"proposé une solution de financement pour débloquer la situation devant l'ACPR et passer les quatre semaines qui viennent". Une autorité de contrôle qui suspend des opérations avant qu’il ne soit trop tard, et un actionnaire qui met sur la table une porte de sortie, en apparence la situation est sous contrôle.

Mais si l’ACPR a fait son travail, reste la question de l’anticipation: les déboires de Morning étaient-ils prévisibles? Les start-ups consomment en effet beaucoup de cash pour faire face à leurs charges avant de stabiliser leur clientèle, ce qui peut poser des problèmes de trésorerie, un risque explosif dans un secteur aussi sensible que la banque où la confiance dans la pérennité des systèmes est primordiale. Etait-ce envisageable d'éviter une situation où, en France en 2016, des personnes ne peuvent plus retirer leur argent de l'établissement à qui elles l'ont confié?

A court terme, dans le cas de Morning, la balle est pour l’instant toujours dans le camp de l’ACPR qui doit rendre une décision –la date n’est pas précisée mais on parle soit de vendredi 23, soit du début de la semaine du 26– sur le maintien ou non de la suspension imposée. Décision qui dépendra surtout de l’avis de cette autorité de contrôle sur la proposition de la Maif. Contactée par FranceSoir, cette dernière ne souhaite pas s’exprimer tant que la décision et ses motivations ne sont pas connues: "Nous espérons un retour positif de l’ACPR qui permettrait une reprise de l’activité de Morning, qui emploie une cinquantaine de personnes. Et nous pensons surtout à leur 75.000 clients".

 

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