Tout savoir sur l'assurance chômage à la française
L'assurance chômage, qui offre un revenu de remplacement à ceux qui perdent leur emploi, est gérée par les partenaires sociaux au sein de l'Unédic. Ils renégocient les règles d'indemnisation tous les deux ans, pour coller aux évolutions du marché du travail. L'actuelle convention, entrée en vigueur le 1er juillet 2014, arrive à échéance le 30 juin.
L'assurance chômage est financée par les cotisations des entreprises (4% du salaire brut) et des salariés (2,4%), représentant environ 34 milliards d'euros annuels. Mais les dépenses tournent autour de 38 milliards, d'où un déficit d'environ 4 milliards par an. La dette du régime devrait atteindre 29,4 milliards fin 2016. Pour la combler, l'Unédic emprunte sur les marchés.
Pour être indemnisé, il faut avoir travaillé 122 jours (quatre mois) au cours des 28 derniers mois et avoir perdu son emploi involontairement, ce qui exclut les démissions. Un jour cotisé donne droit à un jour indemnisé, dans la limite de deux ans, trois ans pour les seniors. L'allocation, 1.100 euros nets mensuels en moyenne, ne peut être inférieure à 57% de l'ancien salaire brut.
Les allocataires ne représentent toutefois qu'une minorité (43%) des demandeurs d'emploi: au 31 octobre, 2,64 millions de personnes percevaient l'assurance chômage, sur 6,13 millions d'inscrits à Pôle emploi en métropole.
L'assurance chômage concerne essentiellement un public peu qualifié: 59% n'ont pas le baccalauréat, 20% sont bacheliers et 21% sont diplômés du supérieur. 46% des allocataires se sont inscrits à Pôle emploi après un CDD ou une mission d'intérim, 33% après un licenciement et 14% après une rupture conventionnelle.
Et l'Etat dans tout ça? En théorie, il n'a pas la main sur l'assurance chômage, prérogative des partenaires sociaux, mais il garantit les emprunts de l'Unédic sur les marchés financiers et assume sa dette à Bruxelles. Par conséquent, l'exécutif ne se prive pas de distiller ses directives avant chaque négociation.
Lorsqu'une nouvelle convention est approuvée, elle doit être agréée par le gouvernement, qui a alors la possibilité de mettre son veto. En l'absence d'accord entre partenaires sociaux, l'Etat reprend la main et doit définir lui-même de nouvelles règles.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.